2 . 3  -  Tumeurs malignes


1. Tumeurs malignes épithéliales


Les quatre types par ordre de fréquence sont les carcinomes mucoépidermoïdes, les carcinomes sans autre indication (SAI), les carcinomes adénoïdes kystiques, et les carcinomes à cellules acineuses.

Carcinome mucoépidermoïde

C’est la plus fréquente des tumeurs malignes (figure 3).

Elle est possible à tous les âges (tumeur la plus fréquente chez l’enfant).

  • Macroscopie : tumeur bien limitée le plus souvent.
  • Microscopie : trois contingents cellulaires (cellules mucosécrétantes, cellules épidermoïdes, cellules intermédiaires).

Pronostic hétérogène selon le grade de malignité (bas/intermédiaire/haut) : survie de 95 et 40 % à cinq ans pour les tumeurs de bas et haut grade respectivement.

Les métastases ganglionnaires/viscérales sont rares.

Figure 3 : Carcinome mucoépidermoïde (bas grade)
Tumeur formée de trois contingents cellulaires. 1. Cellules mucosécrétantes (cylindriques à pôle muqueux ouvert) (*) 2. Cellules épidermoïdes (grande taille au cytoplasme éosinophile avec une différenciation kératosique focale) (double flèche) 3. Cellules intermédiaires (taille moyenne, au cytoplasme éosinophile) (flèche noire).

Carcinome adénoïde kystique

Moyenne d’âge : 60 ans.

Localisation fréquente dans la glande sous-mandibulaire et les glandes salivaires accessoires +++

Tumeur maligne la plus fréquente des glandes salivaires accessoires.

Tumeur douloureuse.

  • Macroscopie : mal limitée, très infiltrante localement, absence de capsule.
  • Microscopie : trois architectures possibles (tubulaire, cribriforme, massive) de pronostic de plus en plus péjoratif.

Tumeur neurotrope avec de nombreux engainements périnerveux.

Emboles tumoraux vasculaires fréquents.

Métastases viscérales non rares.

Récidives fréquentes.

Figure 4 : Carcinome adénoïde kystique
Petites cellules cuboïdales peu atypiques et cellules myoépithéliales organisées en tube ou en massif (flèches noires). Une condensation fibro-hyaline est souvent présente autour des amas tumoraux (**). Notez l’engainement périnerveux au centre (X).

Carcinome à cellules acineuses

Possible à tous les âges.

Localisation principalement parotidienne

  • Macroscopie : tumeur bien limitée le plus souvent.
  • Microscopie : plages de cellules de grande taille peu atypiques au cytoplasme granuleux positif à la coloration par le PAS.

Très bon pronostic (survie de 89 % à cinq ans).

Carcinomes SAI (sans autre indication)

Terrain : homme, 60 ans.

Tumeurs agressives : douleur, paralysie faciale périphérique, métastases synchrones.

Survie faible : 30 % à cinq ans.

Tumeur développée de novo, le plus souvent de type adénocarcinome dit SAI (SAI pour « sans autre indication » car ne ressemblant à aucune entité), ou compliquant un adénome pléomorphe.

Métastases

Des ganglions lymphatiques peuvent être présents dans la parotide. Ils peuvent être le site métastatique de tout carcinome (principalement des carcinomes épidermoïdes cutanés et mélanomes ou ORL [rares]).


2. Tumeurs malignes non épithéliales

Lymphoïdes

Très rare. Deux cadres :

  • localisation d’un lymphome « systémique » avec atteinte d’un ganglion intraparotidien (lymphome folliculaire, etc.) ;
  • développement d’un lymphome intraparotidien de type lymphome B du MALT sur des lésions inflammatoires chroniques de sialadénite (maladie de système).

Autres

Très rare.

Envahissement par une tumeur non épithéliale (sarcome, mélanome) des structures adjacentes ou métastase.

3/4