4  -  Annexes


Terminologie fréquemment utilisée dans les comptes-rendus de pathologie tumorale

La terminologie utilisée dans les comptes-rendus d’anatomie pathologique est une terminologie médicale dont il faut connaître la signification exacte.

4 . 1  -  Terminologie générale


Cancer
: tumeur maligne.

Différenciation : pour un cancer, définit le degré de ressemblance du tissu tumoral cancéreux avec le tissu reproduit.

Dysplasie : deux significations possibles :

– dysplasie (épithéliale acquise) : altérations morphologiques témoignant de l’existence d’un processus néoplasique à un stade précoce, non invasif. C’est donc une prolifération cellulaire épithéliale, anormale qui échappe aux mécanismes de régulation de l’organisme (néoplasie), mais qui n’envahit pas les tissus (pas de franchissement de la membrane basale). Dans certaines terminologies, le terme de dysplasie épithéliale peut être remplacé par celui de néoplasie intra-épithéliale qui lui est synonyme.

La dysplasie acquise résulte d’anomalies génétiques qui altèrent le contrôle de la prolifération et la maturation cellulaire. Les dysplasies ne sont décrites que dans les épithéliums (col utérin, tube digestif, voies aériennes, glande mammaire, voies urinaires…) et sont des lésions précancéreuses car les cellules dysplasiques peuvent, inconstamment et dans un délai très variable se transformer en cellules cancéreuses par accumulation d’autres anomalies génétiques.

Morphologiquement, la dysplasie épithéliale se traduit par :

– des anomalies architecturales (retard de différenciation, désordre architectural…),

– des anomalies cytologiques (mitoses, anomalies nucléaires…),

– l’absence d’invasion (membrane basale intacte).

En fonction de l’importance des anomalies morphologiques, on classe la dysplasie en bas grade ou haut grade (parfois en trois catégories : légère/modérée/sévère). La dysplasie sévère (haut grade) est très proche du cancer ;

– dysplasie (dys/anomalie ; platein/construire) : peut également désigner toute lésion résultant d’une anomalie du développement d’un tissu, d’un organe ou d’une partie de l’organisme. Il s’agit alors d’une dysplasie constitutionnelle et non acquise (dysplasie rénale par exemple).

Hamartome : formation tissulaire définie comme « un mélange anormal des cellules normalement présentes dans l’organe où elles se développent ».

Hyperplasie : augmentation de la masse d’un organe ou d’une portion d’organe due à une augmentation anormale du nombre des cellules qui le composent. L’hyperplasie reste contrôlée par les mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire (processus réversible, non tumoral).

Métaplasie : anomalie tissulaire acquise résultant de la transformation d’un tissu normal en un autre tissu normal, de structure et de fonction différentes. C’est souvent le résultat d’un mécanisme d’adaptation tissulaire. Il s’agit d’une lésion non tumorale mais qui peut le devenir (séquence métaplasie/dysplasie/cancer). L’adjectif qui qualifie la métaplasie indique le résultat de la transformation (exemple : métaplasie malpighienne de l’épithélium bronchique secondaire au tabagisme).

Néoplasie : prolifération cellulaire anormale autonome (qui échappe aux mécanismes de régulation de l’organisme), synonyme de tumeur. Attention : néoplasie ne signifie pas « cancer » ; il y a des tumeurs (néoplasies) bénignes et malignes.

Néoplasie intra-épithéliale : prolifération cellulaire épithéliale anormale qui échappe aux mécanismes de régulation de l’organisme (néoplasie), mais qui n’envahit pas les tissus (pas de franchissement de la membrane basale). Cf. « Dysplasie épithéliale acquise » (synonyme).

Polype : toute formation en saillie à la surface d’une muqueuse bordant un organe creux. Ce terme ne préjuge pas de la nature de la lésion qui sera précisée par l’examen histologique. Il existe des polypes adénomateux, hyperplasiques, hamartomateux, inflammatoires, cancérisés, etc.

Tumeur : synonyme de néoplasie. Prolifération cellulaire anormale autonome (qui échappe aux mécanismes de régulation de l’organisme).

4 . 2  -  Principaux types de tumeurs


La classification des tumeurs se base principalement sur le tissu reproduit (phénotype des cellules tumorales) et sur le caractère bénin ou malin de la tumeur.

Adénome : tumeur épithéliale glandulaire bénigne.

Carcinome : tumeur épithéliale maligne. On peut adjoindre un autre adjectif qui précisera sa différenciation (exemples : adénocarcinome [tumeur épithéliale maligne glandulaire], carcinome hépatocellulaire [avec différenciation hépatocytaire] urothélial, neuroendocrine, etc.).

Carcinome in situ : prolifération de cellules épithéliales cancéreuses à un stade initial de son développement, qui ne franchit pas la membrane basale de l’épithélium et n’envahit pas le tissu conjonctif. Synonyme de cancer intra-épithélial, cancer non invasif, au stade 0. Pour certains, le concept de « carcinome in situ » est un oxymore(cf. note : Note 1). En effet, un cancer se définit par son pouvoir d’invasion et de métastase, absentes dans le cancer in situ. Actuellement, on a donc tendance à utiliser le terme de « dysplasie de haut grade » ou « néoplasie intra-épithéliale de haut grade » plutôt que celui de carcinome in situ. Pour éviter les malentendus, dans les comptes-rendus, il y aura souvent les deux termes (exemple : « présence d’un foyer de dysplasie de haut grade/carcinome in situ »).

Carcinome invasif : carcinome ayant franchi la membrane basale et envahissant le tissu conjonctif.

Mélanome : prolifération tumorale maligne de mélanocytes.

Papillome : tumeur bénigne épithéliale développée au niveau d’un épithélium de revêtement malpighien ou urothélial (paramalpighien) et comportant, entre autres lésions élémentaires, une accentuation des papilles conjonctives (d’où son nom).

Sarcome : tumeur maligne conjonctive. On peut adjoindre un préfixe qui précise la différenciation (exemples : angiosarcome = vasculaire, léiomyosarcome = musculaire lisse, ostéo, chondro, fibro, etc.).

N.B : les synovialosarcomes n’ont pas du tout une différenciation synoviale, mais le terme a été gardé car il s’agit d’une entité clairement définie.

Notes
  1. Note 1 : Mise en relation de deux mots opposés antonymes. Exemples : tintement silencieux, se dépêcher lentement, etc.
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