2  -  Données minimales


Pour les principales localisations tumorales primitives, l’INCa et la Société française de pathologie ont défini les informations essentielles à la prise en charge des malades devant figurer sur un compte-rendu d’anatomie pathologique.

Ces informations, appelées « données minimales », sont définies dans un référentiel régulièrement mis à jour (http://www.e-cancer.fr/soins/lanatomopathologie).

De manière générale, sur une pièce de résection à but curatif d’un cancer, il sera précisé :

• le type histologique de la tumeur (suivant la classification OMS en vigueur) ;
• les facteurs histopronostiques * propres à chaque type de cancer ;
• l’extension, en précisant les points nécessaires pour établir le stade d’extension suivant la classification pTNM ;
• le stade** pTNM (préciser l’année d’édition du TNM appliqué) ;
• la qualité de l’exérèse chirurgicale***.

Parfois il y a aura aussi une évaluation :

• du tissu non tumoral (présence de lésions tissulaires précancéreuses ?) ;
• de la réponse à un traitement antitumoral préopératoire (néoadjuvant) sous forme d’un grade de régression ;
• de facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse à certains traitements****.

* Facteurs histopronostiques

Les facteurs histopronostiques correspondent à des aspects histologiques démontrés comme influençant de manière significative le pronostic de la maladie. Ils sont différents pour chaque pathologie tumorale. Exemples :

  • présence d’un contingent non séminomateux pour un cancer du testicule ;
  • carcinome peu différencié en cas de cancer du côlon ;
  • grade d’Elston et Ellis pour le cancer du sein (tenant compte de l’architecture, des anomalies cytologique et des mitoses) ;
  • score de Gleason pour le cancer de prostate (tenant compte uniquement de l’architecture) ;
  • etc.

** Stade d’un cancer

Le stade d’un cancer correspond à son extension dans l’organe et l’organisme :

  • T traduit l’extension de la tumeur dans l’organe ;
  • N traduit la présence ou non de métastases ganglionnaires locorégionales (N pour node signifiant ganglion en anglais) ;
  • M traduit la présence ou non de métastases à distance.

Chaque organe a un TNM propre. Il existe une mise à jour des stades TNM avec parfois des modifications des définitions. Il faut donc toujours donner l’année d’édition du TNM utilisé.

Le pTNM est le TNM établi sur les données anatomopathologiques.

*** Qualité de l’exérèse chirurgicale

La qualité de l’exérèse chirurgicale s’évalue en précisant l’état des limites de résection (envahies ou non envahies) et parfois la marge.

La marge est la distance minimale entre la tumeur et la limite de résection ou tranche de section chirurgicale. La marge s’exprime en millimètres.

En RCP, avec ces données anatomopathologiques et les données macroscopiques peropératoires, il sera défini le reliquat tumoral après exérèse chirurgicale, selon une codification comme suit :

  • R0 : absence de reliquat tumoral : exérèse complète avec limites saines ;
  • R1 : présence d’un reliquat tumoral microscopique : l’exérèse est au ras de la tumeur avec atteinte microscopique des limites ;
  • R2 : présence d’un reliquat tumoral macroscopique : de la tumeur visible a été laissée en place lors du geste opératoire.

**** Facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse à certains traitements

L’évaluation de facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse à certains traitements est parfois appelée le « theranostic » (pronostic de réponse à la thérapeutique).

Ce domaine est en évolution constante et permet de prescrire des traitements en fonction du phénotype individuel de chaque tumeur (« médecine personnalisée » avec prescription de « thérapies ciblées »). Exemples :

  • expression des récepteurs hormonaux dans le cancer du sein (hormonothérapie ?) ;
  • surexpression du récepteur HER-2 dans le cancer du sein (trastuzumab ?) ;
  • absence de mutation du gène KRAS dans le cancer du côlon (cetuximab ?) ;
  • présence d’une mutation d’EGFR dans les adénocarcinomes du poumon (erlotinib ou gefitinib ?) ;
  • etc.
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