Introduction

Lorsqu'elle est isolée, la plainte « fatigue » pose des problèmes diagnostiques difficiles. Elle peut témoigner d'une maladie organique grave débutante, d'une dépression sévère mais elle relève le plus souvent d'une désadaptation bénigne et temporaire à l'environnement ne justifiant pas d'investigations excessives.

Elle doit donc faire l'objet d'une analyse séméiologique rigoureuse basée sur un interrogatoire systématique s'appuyant une bonne connaissance de ses principaux mécanismes. C'est l'objet de ce chapitre que de fournir à l'étudiant de PCEM 2 ou de DCEM1 les règles de l'entretien avec un sujet consultant pour une asthénie isolée, ce qui amènera à détailler également d'autres signes dits « généraux » : l'anorexie et l'amaigrissement. Bien entendu, cet interrogatoire doit être suivi d'un examen clinique exhaustif, à la recherche d'éléments d'orientation supplémentaires.

1  -  Définition


L'asthénie est une sensation anormale de lassitude limitant les performances physiques, mais persistant au repos à l'inverse de la fatigue qui, pour le médecin, est un état physiologique qui disparaît au repos.

Elle doit être distinguée d'autres symptômes avec laquelle les malades la confondent parfois :

  • Dyspnée : sensation d'essoufflement ou de respiration pénible;
  • Lipothymie : malaise paroxystique se caractérisant comme une sensation brutale de fatigue intense;
  • Gêne fonctionnelle en rapport avec un handicap neurologique (par exemple, hypertonie extra-pyramidale) ou rhumatologique (par exemple, douleurs arthrosiques).
Au cours du raisonnement diagnostique, l'asthénie n'est pas à prendre en compte si elle s'associe à d'autres signes plus spécifiques.

Devant une hémoptysie chez un sujet aux antécédents de tabagisme, l'orientation vers un cancer bronchique n'est pas influencée par la présence ou l'absence d'asthénie. Ce signe ne doit alors être considéré que comme un marqueur du retentissement de l'état pathologique sur la vie quotidienne du malade.

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