Introduction

Pathologie fréquente, par déformation ou choc direct secondaire à un traumatisme crânien grave, en rapport avec le développement de l’activité humaine :

  • accidents de transport ;
  • accidents de la voie publique ;
  • accidents sportifs : ski…

1  -  Mécanisme des fractures du rocher


La classification la plus utilisée est anatomophysiopathologique et elle est établie suivant le parcours du trait de fracture, par rapport à l’axe longitudinal de la pyramide pétreuse. Il existe deux types de fracture du rocher en fonction du point d’impact et des zones de fragilité. Il peut s’agir soit d’un choc :

  • latéral, entraînant une fracture longitudinale (parallèle à l’axe du rocher) ;
  • postérieur ou antérieur, entraînant une fracture transversale du rocher (perpendiculaire à l’axe du rocher).

Les fractures longitudinales sont les plus fréquentes (70 à 90 %), les fractures transversales sont moins fréquentes (10 à 30 %).

1 . 1  -  Fracture longitudinale


Due à un choc latéral, elle atteint les cavités de l’oreille moyenne (le trait de fracture traverse la mastoïde et l’atrium et s’étend jusqu’à l’infundibulum tubaire, s’étendant également souvent au ganglion géniculé).
Elle entraîne toujours une hémorragie dans la caisse (hémotympan) et est responsable d’une surdité de transmission qui peut être :

  • transitoire (mois de 3 semaines, en rapport avec l’hémotympan), quelquefois durable (en rapport avec une déchirure tympanique avec otorragie) ;
  • définitive (en rapport avec une fracture ou luxation ossiculaire : luxation de l’enclume le plus souvent, une fracture de la branche descendante de l’enclume ou des branches de l’étrier).

La surdité peut être mixte, avec atteinte perceptionnelle par commotion labyrinthique. Si le trait de fracture se poursuit vers le ganglion géniculé, on peut observer une paralysie faciale soit :

  • immédiate (section ou déchirure partielle du VII) ;
  • secondaire (contusion responsable d’un œdème du VII) (figure 1).
Figure 1 : Tomodensitométrie en coupes axiales d’une fracture longitudinale du rocher droit.
Coupe axiale passant par le segment tympanique du nerf facial (1) ; corps de l’incus (2) ; tête du malleus (3). Petites flèches noires : trait de fracture.

1 . 2  -  Fracture transversale


Elle est due à un choc antéropostérieur et entraîne une lésion de l’oreille interne : cophose avec vertige.

Cette fracture transversale peut entraîner également une fracture du canal de Fallope (préférentiellement dans la deuxième portion), entraînant une paralysie faciale, immédiate et totale (figure 2).

Figure 2 : Tomodensitométrie en coupes axiales d’une fracture transversale translabyrinthique gauche.
Le patient présente une paralysie faciale périphérique complète immédiate, une otoliquorrhée et une cophose gauche. Fracture comminutive (flèches noires) passant par le ganglion géniculé, touchant le méat acoustique interne, le vestibule, et le segment tympanique du nerf facial. 1re portion du nerf facial (1) ; canal du nerf grand pétreux (2) ; ganglion géniculé (3) ; tête du malleus (4) ; corps de l’incus (5).

1 . 3  -  Fractures parcellaires


Elles sont liées à un traumatisme direct :

  • fracture mastoïdienne ;
  • fracture du tympanal (choc transmis par les condyles).
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