2  -  Etiologie


Au terme de ces examens, plusieurs cas de figures peuvent se présenter :

1. Baisse d’acuité visuelle avec un oeil rouge et douloureux


Il s’agit d’une affection aiguë du segment antérieur (voir chapitre 15 : "Oeil rouge et/ou douloureux") :

→ Kératite aiguë

La baisse d’acuité visuelle s’accompagne de douleurs superficielles importantes, avec photophobie et blépharospasme.
Il existe une diminution de transparence de la cornée, un cercle périkératique, et une ou plusieurs ulcérations cornéennes.

Glaucome aigu par fermeture de l’angle

Les douleurs sont profondes, intenses, oculaires et périoculaires irradiant dans le territoire du trijumeau.
Il existe souvent des nausées ou des vomissements.
La chambre antérieure est aplatie.
Il existe une élévation majeure du tonus oculaire, appréciable par la palpation bidigitale du globe oculaire à travers la paupière supérieure.
La baisse d’acuité visuelle dépend de l’œdème cornéen lié à l’hypertonie.
L’examen de l’autre œil met en évidence un angle iridocornéen étroit.

→  Uvéite


a. Uvéite antérieure aiguë (= irido-cyclite)


Il existe :

  • une baisse d’acuité visuelle et des douleurs en général modérées ;
  • un cercle périkératique ;
  • une pupille en myosis.

L’examen à la lampe à fente met en évidence la présence de cellules inflammatoires dans la chambre antérieure (phénomène de Tyndall), avec éventuellement précipités rétrocornéens et synéchies iridocristalliniennes.

L’examen du fond d’œil après dilatation pupillaire recherche des signes d’uvéite postérieure associés.

b. Uvéite intermédiaire« Hyalite »ou « pars-planite »

On désigne par ce terme un trouble inflammatoire du vitré au cours des uvéites postérieures (inflammation du vitré)
La baisse d’acuité visuelle n’est en général pas brutale mais peut être d’installation rapidement progressive, en quelques jours.
L’examen met en évidence un trouble du vitré avec présence de cellules inflammatoires à l’examen à la lampe à fente.

c. Uvéite postérieure « choroïdite, rétinite »

La cause la plus fréquente des choroïdites est la Toxoplasmose oculaire.Elle est responsable d’une choriorétinite récidivante (fig. 12.9), qui s’accompagne de signes inflammatoires vitréens : elle se manifeste par des myodésopsies et une baisse d’acuité variable, d’autant plus importante que le foyer est à proximité de la macula ; à l’examen du fond d’œil, il s’agit d’un foyer blanchâtre qui évolue vers une cicatrice atrophique (fig. 12.10), à partir de laquelle peuvent survenir des récidives ; le traitement repose sur les antiparasitaires (association Malocid et Adiazine), prescrits s’il existe une menace sur l’acuité visuelle

Figure 1 : Tyndall (oeil inflammatoire)
Figure 2 : Tyndall (oeil sain)
Figure 3 : Synéchie inférieure
Figure 4 : Pupille en trèfle
Figure 5 : Séclusion pupillaire
Figure 6 : Aspect typique d’une choriorétinite due à une toxoplasmose : foyer récent blanchâtre jouxtant un petit foyer ancien, cicatriciel, pigmenté
Figure 7 : Toxoplasmose oculaire bilatérale
Foyer récent de l’oeil droit (A), foyer cicatriciel de l’oeil gauche (B).
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