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La suralimentation prolongée ou, à l’inverse, la restriction calorique durable s’accompagne de changements de la dépense énergétique qui vont tendre à limiter les variations de poids (gain de poids en situation de suralimentation ou perte de poids en situation de restriction calorique).
Dépense énergétique et restriction alimentaire
La diminution des apports énergétiques s’accompagne d’une perte de poids. Cette perte de poids n’est pas linéaire dans le temps et tend à diminuer à mesure que la restriction énergétique se prolonge. In fine, une nouvelle phase de stabilité pondérale sera atteinte dans un délai variable et pour une perte de poids variable selon les sujets (Figure 1). Cet arrêt de la perte de poids témoigne de l’adaptation à la restriction énergétique par une diminution des dépenses énergétiques qui aboutit au rééquilibrage de la balance énergétique. Cette adaptation relève de plusieurs mécanismes. Il existe une relation linéaire entre la dépense énergétique et le poids et particulièrement le poids de masse maigre. La perte de poids contribue donc à diminuer la dépense énergétique de repos. En second lieu, la diminution de la ration alimentaire est associée à une diminution de la thermogenèse alimentaire au moins dans sa composante obligatoire. Enfin, le coût de l’activité physique étant lié positivement au poids mobilisé, la perte de poids réduit les dépenses énergétiques dues à l’activité physique. En revanche le rendement énergétique du travail musculaire accompli ne diffère pas avant et après perte de poids.
La composition du poids perdu sous l’effet des régimes restrictifs touche à la fois la masse grasse et la masse maigre et la contribution respective de ces masses au poids perdu varie considérablement d’un sujet à l’autre. D’une façon schématique, plus la masse grasse initiale du sujet soumis à une restriction calorique est importante, plus la contribution de la masse grasse au kilo de poids perdu sera élevée (Figure 2). Le degré d’adiposité initiale n’est pas le seul déterminant de la composition du poids perdu. L’importance du déficit énergétique créé par les régimes hypocaloriques intervient également. Pour une même masse grasse initiale, plus le déficit calorique est important, plus la proportion de masse maigre perdue est élevée (Figure 3).
Certaines études montrent que la diminution du métabolisme de repos en situation de perte pondérale est plus importante que ne le voudrait les pertes tissulaires.
Ceci suggère une augmentation de l’efficacité énergétique dans lequel interviendraient la diminution du tonus sympathique et la réduction des concentrations de triodothyronine
(T3) due à une inhibition de la déiodination de la thyroxine (T4) en T3 dans le foie. D’autres mécanismes peuvent intervenir dans ces phénomènes d’adaptation.
Dépenses énergétiques et alimentation hypercalorique
En situation de suralimentation prolongée on observe un gain de poids qui, au fil du temps, va s’arrêter. C’est exactement l’image en miroir de celle décrite pour la perte pondérale induite par la restriction énergétique. L’arrêt du gain de poids témoigne également d’une augmentation des dépenses énergétiques qui viennent rééquilibrer la balance. Cette augmentation s’explique par le gain de masse tissulaire et en particulier le gain des tissus maigres qui sont métaboliquement actifs, par l’augmentation de la thermogenèse postprandiale due à l’excès de la prise alimentaire et par une majoration des dépenses énergétiques liée à l’activité physique en raison de l’élévation du poids corporel.