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La stratégie diagnostique est centrée sur la différenciation entre une maladie de Raynaud (phénomène de Raynaud primaire) et un phénomène de Raynaud secondaire. La haute prévalence de l’affection (environ 10 % de la population générale) impose un bilan simple d'autant qu’il s’agit le plus souvent d’une maladie de Raynaud qui est un spasme excessif au froid.
Le bilan est avant tout clinique, à la recherche d'arguments permettant de douter de l'origine primitive du phénomène de Raynaud. Lorsqu’il existe des arguments cliniques permettant de suspecter un phénomène de Raynaud secondaire, les deux examens de première intention sont la capillaroscopie et le dosage des anticorps anti-noyau.
Les éléments qui permettent de considérer comme suspect un phénomène de Raynaud sont :
Lorsqu’aucun de ces éléments cliniques n’est présent, le diagnostic de maladie de Raynaud est hautement probable et aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
L’étiologie de loin la plus fréquente est la maladie de Raynaud mais dès qu’existe un élément de suspicion clinique il faut évoquer d’autres étiologies, potentiellement graves.
Il faut évoquer avant tout une sclérodermie systémique, dont le phénomène de Raynaud est souvent le premier signe, en moyenne 10 ans avant l’apparition de la sclérose cutanée. Les sclérodermies systémiques sont des maladies auto-immunes caractérisées par une microangiopathie et une fibrose. On distingue des sclérodermies limitées : phénomène de Raynaud, sclérodactylie, atteinte oesophagienne et bon pronostic en-dehors du risque d’hypertension artérielle pulmonaire (10% des sclérodermies donc nécessité d’une échographie cardiaque annuelle). Les sclérodermies diffuses sont caractérisées par :
Les autres connectivites peuvent aussi comporter un phénomène de Raynaud plus rarement révélateur (syndrome de Sharp, dermatopolymyosite, lupus érythémateux aigu disséminé).
Il faut évoquer avant tout une maladie de Leo Buerger (thromboangéite oblitérante). Il s’agit d’une artériopathie distale non athéromateuse touchant des patients jeunes
(début avant 45 ans) et tabagiques, parfois aussi consommateurs de cannabis. Le tableau associe un phénomène de Raynaud, une ischémie permanente qui se caractérise par des troubles trophiques de doigt ou d’orteil et des douleurs de repos.
L’atteinte artérielle est distale (au-delà des genoux et des coudes). Il peut s’y associer des thromboses veineuses superficielles ou profondes.