Introduction

La procréation naturelle exige pour sa mise en Ĺ“uvre 3 facteurs :

- des organes sains,
- des gamètes sains,
- des conditions psychiques favorables.

Chacun de ces trois facteurs est essentiel, aucun n’est suffisant.

Ces conditions psychiques optimales sont probablement le facteur manquant dans de nombreux cas d’infertilité inexpliquée sans cause organique.

Il pourrait s’agir d’une opération de défense inconsciente du psychisme en réaction à l’éventualité d’une procréation apparemment désirée mais en fait redoutée et donc refusée inconsciemment.

Dans ce cours, nous n’aborderons pas :

- les infertilités liées à toutes les dysfonctions de la sexualité du couple qui s’avèrent incompatibles avec la fécondation (impuissance, vaginisme, rapports non fécondants…).

- la souffrance psychique coexistante avec l’infertilité, douleur morale qui peut être une cause ou une conséquence de l’infertilité. Il ne faut pas oublier qu’elle peut se développer en souffrance sociale et souffrance narcissique mais également conduire au désespoir (idées de suicide, voire de meurtre).

Au-delà, les troubles psychopathologiques de l’infertilité seront traités ci-après en fonction des tableaux cliniques les plus souvent rencontrés.

Nous envisagerons ainsi :

-les infertilités secondaires à un événement traumatique,
-les infertilités névrotiques,
-les infertilités avec perturbation de l’image du corps féminin.

1  -  Les infertilités secondaires


→ L’infertilité secondaire succède le plus fréquemment à la perte de la grossesse ou de l’enfant précédents (fausse couche, IMG, MFIU, GEU).

Au-delà, tous les antécédents de pathologies obstétricales peuvent être par un effet traumatique, responsables d’une inhibition de la fécondité ultérieure.

Dans l’inconscient, tout se passe comme si la grossesse, si elle devait s’installer, se présenterait comme une catastrophe potentielle. La stérilité, aussi douloureuse soit-elle moralement, est une réponse inconsciente pour protéger la patiente de cette catastrophe possible. Il n’y a pas forcément une réalité médicale sous jacente.

→ L’infertilité secondaire peut aussi succéder au-delà à une catastrophe (parfois oubliée) ayant touché sa lignée de filiation féminine (mère, grand-mère, tante).

Par exemples, il existe ainsi des cas où l’infertilité de la fille est liée

- à la représentation que celle-ci avait du viol ancien de sa propre mère,
- à la survenue d’une psychose puerpérale maternelle ancienne,
- à une mort maternelle en couches dans la famille, …Tous ces cas sont le plus souvent simples à identifier par l’anamnèse précise.

Lorsqu’ils sont reconnus, ces situations sont d’accès simple à une psychothérapie et le pronostic de procréation est alors favorable sans aide spécifique.

Il faut cependant remarquer que ces femmes sont souvent très demandeuses d’AMP.

En effet, elles préfèrent souvent un parcours technique éprouvant dans ce cadre médical à un travail psychique qui ferait resurgir le passé et sa douleur.

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