3  -  Analyse comparative des résultats

C’est la comparaison des résultats du critère de jugement choisi, dans les deux groupes de traitement.

La valeur des conclusions dépend en grande partie de la qualité du recueil des données, donc de la qualité du protocole et de son application. Aucune méthode statistique ne peut pallier les défauts ou erreurs de conception de l’essai, il faut surtout que le critère de jugement principal soit extrêmement clair et précis.

L’analyse des résultats comportera donc un exposé précis du protocole et des écarts de celui-ci.

3 . 1  -  Description des sujets inclus

Une description des caractéristiques des sujets est nécessaire à l’interprétation et à l’extrapolation des résultats.

Les écarts au protocole sont inévitables en pratique. Il peut s’agir de :

  • sujets inclus à tort,
  • non-respect du traitement prévu,
  • sujets perdus de vue.


Pour l’analyse, la meilleure attitude est celle qui prend en compte tous les sujets inclus, quelles que soient les circonstances. Une attitude contraire excluant des sujets de l’analyse conduit à des biais importants, sauf si l’on est sûr que l’écart au protocole est indépendant du traitement (et cela peut être difficile à établir).

3 . 2  -  Analyse des résultats du critère de jugement

Comment ?

  • Avec des tests statistiques appropriés au contexte de l’essai,
  • Test portant sur le critère de jugement défini dans le protocole,
  • Ne pas oublier de vérifier les conditions de validité des tests,
  • Comparer les « bons groupes » (sans exclusion illicite).


Quand ?

  • Le plus souvent cette analyse se fait lorsque sont connus les résultats du critère de jugement pour le nombre de sujets nécessaires total calculé dans le protocole. Des analyses intermédiaires sont possibles. Mais en aucun cas il ne faut y procéder sauvagement. En effet le risque ? (conclure à une différence qui n’existe pas réellement) augmente avec le nombre de tests intermédiaires.

3 . 3  -  Conclusion de l’essai

Mise en évidence d’une différence significative :

  • Ne pas oublier que si les tests sont effectués avec un seuil de 5 %, cela signifie que sur 100 essais comparant deux traitements de même efficacité, 5 de ces essais mettront en évidence une différence significative par hasard.
  • Pour approcher la vérité, il convient de combiner les connaissances antérieures à l’essai et le degré de signification du test.


Absence de différence significative :

  • Un essai qui ne met pas en évidence une différence significative entre deux traitements apporte d’autant plus d’informations qu’il porte sur un nombre de sujets plus élevé.
Conclusion

Les publications médicales concernant l’efficacité de telle nouvelle thérapeutique dans le traitement de telle affection sont nombreuses. Le personnel médical et paramédical doit garder un esprit critique à la lecture des conclusions, en se posant systématiquement la question du respect des règles méthodologiques résumées dans cet article.

Les essais thérapeutiques sont actuellement indispensables pour l’évaluation scientifique des nouveaux traitements. Ils posent certains problèmes conceptuels et éthiques (au même moment, traiter des sujets ayant la même maladie selon des modalités différentes). La nécessité de la randomisation peut paraître contraire aux règles de l’éthique médicale.

En fait c’est la diversité des traitements proposés pour des cas identiques entre centres hospitaliers, entre villes, entre pays, bref, entre personnels soignants, qui pose le véritable problème d’éthique, et ce n’est pas de tenter de les expliquer qui doit constituer le véritable manquement à l’éthique.

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