1  -  La sortie de la maternité

La durée moyenne d’un séjour en maternité est de 3 à 4 jours pour un accouchement par voie basse et de 5 à 6 jours pour une césarienne.
Sont définies comme sorties précoces, les sorties entre J0 et J2 inclus pour les accouchements par voie basse et entre J0 et J4 inclus pour les accouchements par césarienne.

La sortie de la maternité doit faire l’objet d’une réflexion conjointe entre la mère, sa famille et les soignants, afin :

  • d’évaluer la condition physique, comportementale et relationnelle du couple mère-bébé
  • d’effectuer les dépistages systématiques ou ciblés
  • de s’assurer du suivi médical ultérieur du bébé
  • de prodiguer des conseils pour le retour à la maison et des diverses possibilités d’aide à domicile ou à l’extérieur.


Le carnet de santé avec le certificat d'examen médical dit du 8e jour sera remis à la sortie. Son usage sera explicité et tous les éléments importants auront été notés dessus (vaccins, dépistages, examens spécialisés, éléments à surveiller, etc...).

1 . 1  -  L’examen médical

L’examen médical est fait par le pédiatre ou la sage-femme.
La technique de cet examen est la même que celle de l’examen du nouveau-né à terme qui est réalisé le premier jour de vie.


Pour la plupart des enfants, aucune surveillance spécialisée n’est à prévoir si :

  • il n’existait aucun risque particulier à la naissance (ou que celui-ci a été écarté les jours suivants)
  • l’examen clinique est normal
  • le comportement maternel est adapté
  • les conditions socio-économiques sont favorables à l’accueil du nouveau-né.


Une aide ou surveillance à domicile et, dans certains cas, la prolongation du séjour à la maternité peuvent être nécessaire afin de régler les problèmes dépistés : besoin de soutien d’une maman anormalement angoissée, ictère persistant, perte de poids importante de l’enfant, situation pathologique en cours d’exploration…

1 . 2  -  Evaluation des conditions de sortie

La sortie de l’enfant de la maternité ne peut être autorisée qu’après avoir surveillé certains critères :

1 . 2 . 1  -  L’alimentation

La prise alimentaire, tolérance, signes digestifs, bonne évolution de l’allaitement maternel sont évalués.
La perte de poids est physiologique les premiers jours chez tous les nouveau-nés. La reprise pondérale commence généralement autour du 3ème jour au moment de la sortie envisagée. Le poids de naissance doit être repris aux alentours de 10 à 15 jours.
Lorsque la perte de poids se situe aux alentours de 8 à 10%, il faut procéder à un examen clinique de l’enfant et rechercher des signes de déshydratation (pli cutané, sécheresse des muqueuses).
Si l’allaitement est maternel, il faudra également apprécier la montée de lait et observer une tétée. Les recommandations de l’ANAES (mai 2004) imposent l’observation d’au minimum 2 prises alimentaires correctes avec transfert effectif de lait avant la sortie.
Il conviendra de prescrire des compléments de lait artificiel ou de lait de mère tiré en fonction de ces différents éléments.

1 . 2 . 2  -  L’établissement d’un transit et d’une diurèse

  • Transit
    • le méconium doit être émis dans les 36 premières heures
    • il doit y avoir au minimum 3 selles par jour au sein après une montée de lait bien installée
  • Urines:
    • Les premières urines doivent être émises dans les 24 premières heures
    • Elles sont rares pendant la perte de poids puis la diurèse augmente progressivement à chaque tétée

1 . 2 . 3  -  La surveillance de la coloration (ictère)

L’ictère est physiologique chez le nouveau-né vers le 3ème jour. Avant 3 jours, une cause de l’ictère doit être activement cherchée. Une appréciation correcte en fonction de l’âge de l’enfant (en heures et non pas en jours) est nécessaire lors de la décision de sortie. L’étude des facteurs qui peuvent favoriser une hyperbilirubinémie sévère doivent remettre en question une sortie précoce (<48h): ictère des 24 premières heures, antécédent d’ictère grave dans la fratrie, hématomes, incompatibilité Rhésus ou ABO…
Le dépistage d’un ictère est fondamental afin d’éviter l’évolution vers un ictère sévère (ictère nucléaire). L’œil ne détecte l’ictère qu’à partir d’un certain seuil (minoration des signes d’ictère sur peau noire ou enfant anémié) d’où l’intérêt de la surveillance quotidienne de la bilirubine transcutanée pour tous les enfants, et surtout des enfants à risque.
Il progresse selon un gradient céphalocaudal et disparaît en général vers 15 jours de vie. Un ictère prolongé au-delà de 15 jours de vie doit faire pratiquer un dosage sanguin afin de s’assurer qu’il n’existe pas de cholestase (ictère à bilirubine conjuguée).
Le traitement de l’ictère est la photothérapie qui dégrade la bilirubine libre liposoluble en bilirubine hydrosoluble éliminée par les selles et les urines.

1 . 2 . 4  -  La réalisation des dépistages

Cf. cours « soins de puériculture et surveillance du nouveau-né dans les 10 premiers jours »

1 . 2 . 5  -  La récupération des examens paracliniques

  • Groupe rhésus si la mère est de rhésus négatif
  • Prélèvements bactériologiques si l’accouchement a lieu dans un contexte infectieux : portage strepto B, hyperthermie pendant le travail, tachycardie fœtale,…afin d’infirmer une infection néonatale. 95 % des infections materno-fœtales bactériennes se révèlent dans les 48 premières heures de vie.

1 . 2 . 6  -  L’établissement d’une bonne relation mère enfant

Le séjour à la maternité permet d’observer l’adaptation postnatale après cet événement qu’est la naissance et de préparer le couple à s’occuper du nouveau-né à la maison (cf. soins de puériculture et surveillance du nouveau-né dans les 10 premiers jours).

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