2 . 3  -  Sur le col de l’utérus

Les effets des contractions sur le col utérin sont observés avant et pendant au moins une contraction lors d’un toucher vaginal. En dehors des contractions, il faut noter la position, la longueur, la consistance, l’effacement, la dilatation et les effets éventuels sur la présentation elle-même (bosse séro-sanguine, chevauchement des sutures). Pendant la contraction utérine, on peut éventuellement noter la fermeture paradoxale et relative de l’orifice de dilatation (ou spasme du col).

2 . 3 . 1  -  Maturation du col

Le col, pauvre en fibres musculaires, est constitué de tissu conjonctif et de collagène.
Le col reste normalement tonique et fermé pendant toute la grossesse et subit des modifications indispensables avant l’entrée en travail : la maturation du col.
Elle est caractérisée par une diminution de la concentration en collagène cervical et des modifications de la substance fondamentale, liées à l’hydratation accrue du col. Il est probable que les œstrogènes, la progestérone, les prostaglandines jouent un rôle.

Le col gravide est composé :

  • d’un tissu musculaire : très pauvre, à peu près 10 % ;
  • d’un tissu conjonctif, qui est donc le constituant majeur du col utérin. Il est formé comme tout tissu conjonctif :
    • de cellules : fibroblastes,
    • de fibres : collagène, élastine,
    • d’une substance fondamentale constituée de protéoglycanes, dont la partie glucidique est constituée par les glycosaminoglycanes, de glycoprotéines de structure.


L’effacement et la dilatation du col sont précédés dans les jours avant l’accouchement d’un ramollissement du col.
Cette maturation est sans doute indispensable pour permettre aux contractions utérines de dilater efficacement le col.

Elle est caractérisée par :

  • une diminution de la concentration en collagène cervical à la fin de la gestation, les chaînes étant détruites et fragmentées ;
  • des modifications de la substance fondamentale liées à l’hydratation accrue du col (qui entraîne une diminution de la concentration de certains glycosaminoglycanes, diminution du dermatane et des chondroïtines sulfates).


La maturation cervicale s’apprécie par l’examen clinique. Chez la primipare, en fin de grossesse, le col est cylindrique, mesure 3 à 4 cm de long, reste tonique et fermé. Chez la multipare, l’orifice externe est seul déhiscent, la partie supérieure du col restant tonique.

2 . 3 . 2  -  Description clinique des phénomènes

L’effacement et la dilatation du col sont des phénomènes caractéristiques du col. Ils ne sont que la poursuite de la formation et de l’ampliation du SI, et sont dus à l’effet des CU sur un col mûr.

L’ouverture du col comporte deux phases : l’effacement et la dilatation dont la durée est de 7 à 10 heures chez la primipare et de 3 à 6 heures chez la multipare.

L’effacement et la dilatation du col sont 2 phénomènes, simultanés (chez la multipare) ou successifs (chez la primipare).

2 . 3 . 2 . 1  -  L’effacement

Le col se raccourcit progressivement. Il devient, en quelques heures, sous l’effet des contractions utérines, un disque mince, percé d’un orifice entre vagin et pôle inférieur de l’œuf. Il s’agit d’une éversion progressive de l’orifice interne qui s’élargit de haut en bas au fur et à mesure que le col diminue de longueur. Le col s’efface en s’incorporant au segment inférieur.

Une fois effacé, le col a complètement disparu, il ne persiste qu’un mince diaphragme musculaire en continuité avec le segment inférieur, centré par un orifice.

Schéma 5 : Effacement du col

2 . 3 . 2 . 2  -  La dilatation

Le col va s’ouvrir circulairement. Le diamètre de l’orifice passe en quelques heures (7 à 10h chez la primipare et 3 à 6h chez la multipare), de 1 à 10 cm soit dilatation complète. Le pourtour de l’orifice rejoint les parois pelviennes et réalise alors un canal vagino-cervico-segmentaire.

Schéma 6 : Dilatation du col

Chez la primipare, l’effacement précède la dilatation (schémas A).
Chez la multipare, l’effacement et la dilatation se produisent simultanément (schémas B).

Schéma 7

Au total :

La dilatation du col n’aura lieu que si :

  •  le col est mûr, c’est-à-dire court, souple, mou, déhiscent à l’orifice interne,
  • le segment inférieur est amplié,
  • les contractions utérines sont efficaces.

 Un col bien mûr, un segment inférieur amplié avec une présentation régulière qui descend facilement, des contractions de bonne qualité, une parturiente calme et détendue, représentent les conditions requises pour une dilatation optimale.

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