2  -  Facteurs de risque et étiologie

La PC est une affection dont la prévalence est d’environ 25/100 000 habitants dans les pays occidentaux, avec en France environ 15 000 cas. L’alcoolisme chronique est la cause de 70-85 % des pancréatites chroniques en Occident. Il faut cependant une consommation d’alcool pur de 100 à 150 g (10 à 15 verres de vin, de bière ou d’alcool fort normalement servis) par jour pendant 10 à 15 ans pour que les premières manifestations de la PC apparaissent. Le sexratio est essentiellement masculin avec 8 hommes pour 2 femmes et un âge moyen au premier symptôme d’environ 40 ans. Le tabac est un facteur de risque présent chez plus de 80 % des cas, qui multiplie le risque relatif de PC due à l’alcool.

D’autres causes sont de mieux en mieux connues :

– l’hypercalcémie, quelle que soit son origine, peut être impliquée si la calcémie dépasse 3 mmol/L. L’hyperparathyroïdie représente moins de 1 % des pancréatites chroniques. Réciproquement, la PC complique jusqu’à 7 % des hyperparathyroïdies. Les causes génétiques de PC sont multiples ;

– la PC héréditaire est une maladie autosomique dominante caractérisée par un âge de survenue inférieur à 15 ans, mais une évolution clinique et morphologique semblable à celle des pancréatites chroniques alcooliques. La principale mutation concerne le site autocatalytique de la trypsine. Il existe d’autres mutations qui peuvent favoriser ou entraîner une PC : gène d’un inhibiteur de la trypsine (SPINK1), ou gène CTFR impliqué dans la mucoviscidose. Dans ces derniers cas, la transmission se fait sur un mode récessif et la mutation se révèle vers 35 ans ;

– les pancréatites auto-immunes sont rares, parfois associées à d’autres affections auto-immunes. Elles peuvent prendre une présentation pseudotumorale ;

– les pancréatites chroniques obstructives sont dues à un obstacle tumoral ou une sténose du canal de Wirsung, secondaire à un traumatisme, une séquelle de pancréatite aiguë ou une anomalie de formation des canaux pancréatiques ;

– les pancréatites chroniques sans cause trouvée, dites « idiopathiques », représentent encore 10 % des cas même si les progrès des connaissances tendent à diminuer cette fréquence.

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