2  -  Examens complémentaires

1. Biologie

NFS systématique à la recherche d’une anémie, d’une hyperleucocytose, d’une thrombocytose ou d’une thrombopénie.

Ionogramme sanguin : il permet de chercher des complications liées au trouble digestif : déshydratation, acidose métabolique en cas de choc ou d’ischémie intestinale, hypokaliémie en cas de vomissements ou de diarrhée abondants. Certaines causes de douleurs abdominales aiguës sont dues à des troubles ioniques : hypercalcémie, acidocétose diabétique, insuffisance surrénale aiguë.

TP-TCA, groupe-Rh-RAI sont systématiques en cas d’hémorragie digestive et utiles dans le bilan pré-opératoire.

Lipasémie : son élévation à plus de 3 fois la normale en cas de douleur abdominale signe la pancréatite aiguë.
Bilan hépatique (transaminases, GGT, phosphatases alcaline, bilirubine totale) à la recherche d’une cytolyse et d’une cholestase devant des signes cliniques évocateurs.

Bandelette urinaire,  ?-HCG et ECG sont systématiques en cas de douleur abdominale pour orienter le diagnostic vers une affection urinaire (infection ou colique néphrétique), une grossesse extra-utérine ou une affection cardiaque qui peut se manifester par des douleurs abdominales (infarctus inférieur ou péricardite).

Protéine C réactive : recherche d’un syndrome inflammatoire.
ECBU devant toute anomalie de la bandelette urinaire.
Hémocultures en cas de fièvre avec frissons ou supérieure à 39 °C.

A. Imagerie

Les examens d’imagerie, bien que souvent très utiles pour confirmer un diagnostic ou évaluer le retentissement d’une affection intra-abdominale, ne sont pas systématiques. Leur indication doit être réfléchie et la demande rédigée avec soin en précisant les signes cliniques observés, le ou les diagnostics suspectés et ce qu’on attend précisément de l’examen d’imagerie.

1. Radiographies standard


Elles ne doivent pas être systématiquement demandées devant une douleur abdominale aiguë. La radiographie pulmonaire de face est utile pour éliminer une cause pleurale ou pulmonaire. Une pneumonie franche lobaire aiguë peut se manifester par un syndrome péritonéal fébrile, une pleurésie par une douleur épigastrique. Elle est également utile dans le bilan pré-opératoire chez les patients de plus de 45 ans, fumeurs ou ayant des antécédents cardiopulmonaires.

Les radiographies d’abdomen sans préparation (ASP) ne doivent plus être faites au profit du scanner. En cas d’indisponibilité du scanner, l’ASP (debout de face, couché de face et éventuellement centré sur les coupoles) est utile en cas de suspicion de péritonite (recherche d’un pneumopéritoine) ou d’occlusion intestinale (recherche de niveaux hydro-aériques). En revanche, l’ASP est inutile en cas de suspicion d’affection bilio-pancréatique, d’appendicite, d’hémorragie digestive, de diverticulite sigmoïdienne.

2. Échographie

Il s’agit d’un examen simple, rapide, peu coûteux dont la fiabilité dépend du malade (obésité, gaz digestifs), de l’affection (++ pour une lithiase vésiculaire, peu sensible pour une lithiase de la voie biliaire principale) et de l’opérateur. L’échographie est l’examen de première intention devant une douleur abdominale aiguë lorsque l’on suspecte une affection bilio-pancréatique, gynécologique ou urinaire, un foyer infectieux intra-abdominal, une affection vasculaire ou ischémique. Elle est inutile en cas de syndrome occlusif, d’hémorragie digestive, de douleur gastrique.

3. Scanner abdominal

Si le scanner est disponible en urgence, il doit être préféré à toute autre exploration radiologique en cas de douleur abdominale aiguë inexpliquée. Il ne doit pas être demandé en routine mais seulement pour confirmer un diagnostic clinique ou apprécier le retentissement intra-abdominal ou rechercher une complication. Sa réalisation ne doit pas retarder la prise en charge thérapeutique (certains cas de péritonite, occlusions par strangulation…).

Le scanner est l’examen de première intention en cas de suspicion de diverticulite sigmoïdienne, d’occlusion par obstruction, de syndrome péritonéal. Il peut être demandé en complément de l’échographie en cas de pathologie urogénitale, de syndrome appendiculaire, de pancréatite aiguë ou de masse abdominale.

Sa rentabilité est inégalée en termes de diagnostic positif, différentiel et d’évaluation de la gravité. Avant de réaliser une injection de produit de contraste, il est essentiel de vérifier la fonction rénale. En cas d’altération de celle-ci, le scanner doit être fait sans injection de produit de contraste.

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