Le diagnostic d’adénopathie posé et ses caractéristiques connues, il faut :
L’étude minutieuse du territoire physiologique de drainage lymphatique est alors essentielle à la recherche d’une pathologie infectieuse ou tumorale.
Dans tous les cas on recherchera, dans la zone drainée et accessible, une tumeur cutanée (mélanome) et une porte d’entrée infectieuse potentielle : plaie, morsure, griffure.
Trois groupes étiologiques prédominent : les infections, les cancers, les lymphomes.
Infection
Une infection sera d’autant plus suspectée qu’il existe une porte d’entrée, de la fièvre et un caractère inflammatoire de l’adénopathie.
Les infections à staphylocoque ou streptocoque sont souvent en cause en présence d’une plaie ou d’une infection cutanée (panaris et ganglion axillaire, par exemple).
Parmi les autres causes infectieuses :
La cytoponction ganglionnaire avec examen microbiologique pourra être utile pour dépister le germe en cause dans ces adénopathies infectieuses.
Cancer
La recherche d’un cancer dans le territoire de drainage doit être pratiquée en second lieu chaque fois qu’une cause infectieuse ne peut être affirmée.
Des examens complémentaires spécifiques seront nécessaires : imagerie, biopsie.
La cytoponction ganglionnaire pourra être utile pour affirmer le caractère néoplasique quand le cancer primitif n’est pas encore connu ou pour affirmer une dissémination.
Le tableau 1 résume les localisations les plus fréquentes.
Lymphome
Le diagnostic de lymphome devra être systématiquement envisagé devant toute adénopathie isolée qui n’a pas fait sa preuve au bout de 3 semaines d’évolution. L’atteinte de l’état général (amaigrissement, sueurs ou fièvre) n’est pas systématique et l’hémogramme sera souvent normal, ou ne montrera que des signes indirects inflammatoires.
Les deux examens essentiels sont alors la cytoponction et la biopsie ganglionnaires.
La cytoponction a l’avantage d’être facile à réaliser, de donner un résultat rapide et de permettre une étude microbiologique. Elle permet souvent de retrouver des cellules lymphomateuses ou des cellules de Sternberg (lymphome de Hodgkin). Une cytoponction normale ne permet cependant pas d’éliminer un lymphome d’une part et, d’autre part, la biopsie du ganglion sera toujours nécessaire pour affirmer le lymphome et préciser son type histologique.
La biopsie ganglionnaire nécessite une organisation préalable et elle est souvent réalisée sous anesthésie générale. Elle permet une étude histologique mais aussi de l’immunomarquage, de la biologie moléculaire ou la réalisation d’un caryotype. C’est le seul examen permettant la classification histologique du lymphome. Une congélation du tissu tumoral prélevé doit être faite. En cas d’anesthésie générale et de forte suspicion de lymphome, une biopsie ostéomédullaire pourra être associée, puisqu’elle sera nécessaire au bilan de ce lymphome.
Siège de l’adénopathie | Territoire physiologique de drainage | Métastases ganglionnaires de cancers |
Cervical | Cuir chevelu | |
Sphères ORL et stomatologique | Cancers ORL, langue | |
Thyroïde | Cancer thyroïde | |
Sus-claviculaire | Médiastin, poumons | |
Tube digestif (sous-diaphragmatique) | Cancer abdominal ou pelvien, cancer du sein | |
Testicules | ||
Axillaire | Membres supérieurs | |
Seins | Cancer du sein | |
Inguinal | Périnée : anus, pénis, scrotum, vulve | Cancer des organes génitaux externes, canal anal |
Membres inférieurs | ||
Quel que soit le territoire de drainage | Mélanome |
L’hémogramme est l’examen d’orientation principal dans ce contexte. Il peut retrouver :
Lorsque l’hémogramme n’oriente pas, il faudra rechercher :
Chacune de ces étiologies aura ses investigations complémentaires propres.
La biopsie ganglionnaire reste l’examen de recherche étiologique à pratiquer en l’absence de diagnostic précis.