Les ganglions sont les organes qui drainent la lymphe d’un territoire anatomique. Une adénopathie est une augmentation de volume pathologique d’un ganglion lymphatique, consécutive à :

  • une réaction lymphocytaire et/ou macrophagique à une stimulation antigénique locorégionale ou générale, de nature infectieuse ou tumorale, filtrée par le ganglion ;
  • une prolifération tumorale primitive du tissu lymphoïde ;
  • un envahissement par des cellules malignes non lymphoïdes (métastase ganglionnaire).


La recherche étiologique sera essentielle, à partir de deux situations distinctes selon que l’adénopathie est localisée (un ou plusieurs ganglions dans le même territoire) ou multiple (polyadénopathie).

1  -  Diagnostic d'adénopathie

1 . 1  -  Circonstances de découverte

Souvent, l’adénopathie est découverte par le patient lui-même. Sinon, c’est lors d’un examen médical systématique ou orienté (par exemple par une douleur locale ou plus rarement des signes de compression).

1 . 2  -  Diagnostic positif

Il est clinique en présence d’une tuméfaction acquise (> 1 cm) dans l’un des territoires ganglionnaires superficiels : jugulocarotidien, sous-mandibulaire, occipital, sus-claviculaire, axillaire, épitrochléen ou inguinal.

Il faudra éliminer :

  • un lipome (tuméfaction souple ou molle, située sous la peau, stable, souvent en dehors d’un territoire ganglionnaire) ;
  • une tumeur parotidienne (au-dessus et en arrière de l’angle de la mâchoire) ;
  • une tumeur sous-maxillaire (dans la région sous-mandibulaire, en avant de l’angle et au-dessous du rebord inférieur de la mandibule, accessible à la palpation par voie externe et endobuccale) ;
  • une tumeur de la thyroïde (mobile avec la déglutition) ;
  • des kystes congénitaux au niveau du cou ;
  • l’hydrosadénite en zone sudoripare, en particulier axillaire : sensible, superficielle et adhérente à la peau ;
  • une masse vasculaire artérielle (pulsatile) ;
  • une hernie inguinale (impulsive à la toux).


Il faut préciser les caractères sémiologiques de l’adénopathie :

  • la taille (exprimée en centimètres) ;
  • la consistance :
    • molle, fluctuante (en faveur d’une suppuration) ;
    • dure, ligneuse, rocailleuse (en faveur d’un cancer) ;
    • ferme, élastique.
  • la forme : régulière ou non, associée à une périadénite ;
  • le caractère douloureux : spontanément, à la palpation ou dans certaines circonstances comme la classique douleur à l’ingestion d’alcool retrouvée dans certains lymphomes de Hodgkin ;
  • l’adhérence éventuelle aux plans superficiels et profonds ;
  • l’état de la peau en regard : normale, rouge, inflammatoire voire ulcérée ou fistulisée ;
  • on fera préciser la date et le mode de début (brutal ou progressif).


Ces caractères seront utiles au diagnostic étiologique, mais il faut insister sur le fait qu’il n’existe aucun signe sémiologique formel de bénignité d’une adénopathie.

1/3