3  -  Avance pubertaire ou puberté précoce

3 . 1  -  Définitions

3 . 1 . 1  -  Puberté précoce

La puberté est dite précoce lorsque les premiers signes de puberté surviennent avant l’âge de 8 ans chez la fille et avant l’âge de 9 ans chez le garcon. Elle est rare, puisqu’elle touche environ 0,2 % des filles et 0,05 % des garçons. Elle est donc 10 fois plus fréquente chez les filles que chez les garçons.

3 . 1 . 2  -  Puberté avancée

La puberté est dite avancée lorsqu’elle survient chez la fille entre l’âge de 8 et 10 ans et chez le garçon entre l’âge de 9 à 11 ans. Elle n’est pas pathologique.

3 . 2  -  Physiopathologie

La puberté précoce peut être une puberté « vraie » d’origine centrale ou hypothalamo-hypophysaire ou une « pseudo puberté » d’origine périphérique, soit d’origine gonadique, soit d’origine surrénalienne.

La puberté précoce est idiopathique dans 90 % des cas chez les filles, elle est pathologique dans 66 % des cas chez les garçons.

3 . 3  -  Signes cliniques

Cliniquement, une puberté précoce doit être évoquée devant :

  • une accélération de la vitesse de croissance supérieure à 9 cm par an dans les deux sexes ;
  • une augmentation du volume mammaire et/ou l’apparition de règles chez la fille ;
  • une augmentation du volume testiculaire, dans certains cas unilatérale chez le garçon.

Les principaux retentissements de la puberté précoce au long cours sont la survenue d’une petite taille définitive et l’apparition de troubles psychosociaux.

3 . 4  -  Bilan étiologique

Il comprend :

  • la réalisation d’une radiographie de l’âge osseux ;
  • des dosages de LH, de FSH, un test de stimulation à la GnRH et chez la fille un dosage d’estradiol ;
  • et une échographie pelvienne. Une longueur utérine supérieure à 35 mm et/ou l’apparition d’une ligne de vacuité de l’endomètre sont des marqueurs de puberté ;
  • une IRM hypothalamo-hypophysaire : elle est nécessaire dans le bilan d’une puberté précoce chez un enfant, surtout s’il s’agit d’un garçon.

Les principales étiologies sont présentées dans le tableau 12.1.

Tableau 12.1 Étiologies des pubertés précoces
 Origine hypothalamo-hypophysaire +++ Tumorale :
 – Hamartome hypothalamique, gliome du chiasma, astrocytome, germinome 
 – Kyste arachnoïdien 
 Non tumorale : 
 
                        – Hydrocéphalie congénitale, traumatisme crânien
                        – Antécédent de radiothérapie cérébrale
                        – Antécédent de radiothérapie cérébrale
 
 – Idiopathique +++ 
  
 Origine ovarienne (rare) Syndrome de McCune-Albright (taches café au lait, dysplasie fibreuse osseuse) = mutation somatique du gène GNAS

Kyste ovarien bénin, tumeur des cellules de la granulosa
 Origine testiculaire (rare) Testotoxicose = mutation activatrice du récepteur de la LH

Tumeur testiculaire sécrétant de l’hCG
 Origine exogène Prise d’estrogènes chez la fille, prise d’androgènes chez le garçon

Perturbateurs endocriniens ?
 Origine surrénalienne Bloc en 21-hydroxylase chez la fille

Tumeur surrénalienne
  
Tableau 12.1 Étiologies des pubertés précoces
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