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Sa pratique a quasiment fait disparaître la rubéole congénitale en France. Toute femme en âge de procréer devrait avoir été vaccinée et l’efficacité de la vaccination contrôlée par une sérologie. La rubéole congénitale est donc devenue une maladie parfaitement évitable. Or, près de 5 % de femmes enceintes sont encore non immunisées.
Une sérologie est obligatoire lors de la déclaration de toute grossesse (recherche des seuls IgG), sauf en cas d’immunité antérieure documentée.
En cas de sérologie négative, la sérologie sera effectuée mensuellement jusqu’à la fin du 4e mois. Au-delà, le risque fœtal est si faible qu’il ne justifie plus cette surveillance.
En cas de sérologie positive en début de grossesse, il s’agit habituellement d’une immunité en rapport avec une infection ancienne, une vaccination ancienne parfois oubliée. Mais il peut s’agir d’une rubéole récente, à haut risque fœtal. Il faut donc :
Des examens biologiques spécialisés dans un laboratoire de référence sont alors indispensables (recherche des IgM car la sérologie de routine ne détecte que les IgG, mesure de l’avidité des IgG).
Une primo-infection prouvée au premier trimestre pose la question d’une interruption médicale de la grossesse (IMG) tant le risque malformatif est élevé et impose l’avis d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal. Après entretien et information du couple, on peut proposer si le couple le demande :
La varicelle en cours de grossesse expose à trois risques :
Chez la femme enceinte, la séroprévalence vis-à-vis de la varicelle est estimée à 98,8 %.
Elle concerne :
Varicelle avant 20 SA
Pour le fœtus : le risque d’embryo-fœtopathie est estimé à 2–2,5 % pour les contaminations avant 20 SA (brides amniotiques, anomalies des extrémités, retard de croissance, atrophies et défects cutanés, SNC, yeux, squelette) qui ne sont pas toujours détectables in utero. Il faut proposer, après avis auprès d’un CPDPN, une surveillance renforcée par une échographie mensuelle. La recherche de l’ADN du virus dans le LA par PCR ne se fait que pour rapporter des lésions échographiques fœtales vues à l’échographie à la varicelle dans un contexte d’infection évolutive maternelle.
C’est la plus fréquente des infections materno-fœtales : 60 % des femmes en âge de procréer sont immunisées et 0,5 % à 1 % des femmes font une séroconversion pendant la grossesse. Le principal facteur de risque est le contact avec les collectivités de jeunes enfants (personnel de crèches, puéricultrices, mères de famille ayant un enfant placé en crèche) qui sont les principaux réservoirs du virus.
L’infection est habituellement méconnue car asymptomatique dans 90 % des cas et responsable d’un syndrome grippal non spécifique dans les autres 10 %. Son diagnostic ne peut être que sérologique, basé sur la démonstration d’une séroconversion.
La transmission materno-fœtale est de 40 %. Parmi les enfants contaminés, 10 % développeront une infection prénatale sévère (RCIU, microcéphalie, hydrocéphalie, calcifications intracrâniennes), 10 % sont en apparence sains à la naissance mais présenteront des séquelles neurosensorielles (surdité notamment) et 80 % auront une forme asymptomatique.
Un dépistage systématique de cette infection en cours de grossesse n’est pas recommandé en l’absence de traitement.
L’infection à Parvovirus B19, ou « 5e maladie » ou méga-érythème épidémique est ubiquitaire. À 5 ans, 50 % des enfants sont immunisés. Les symptômes sont anodins : fébricule, rougeur des pommettes, discrète éruption maculeuse rose pâle et quelques arthralgies qui disparaissent en quelques jours. Elle passe presque toujours inaperçue.
Quarante pour cent des femmes enceintes sont séronégatives, dont 1,5 % ferait une séroconversion pendant la grossesse avec un risque de transmission fœtale de 30 %. Le virus entraîne une anémie transitoire par atteinte des précurseurs médullaires et, parfois, une myocardite. Les formes sévères donnent un tableau d’anasarque avec risque de mort in utero.
En revanche, si le fœtus survit, la guérison sans séquelles est possible. Le taux de perte fœtale a été estimé à 10 % des séroconversions maternelles mais il est probable que ce chiffre soit surévalué.
L’herpès néonatal est rare, quelques dizaines de cas par an, mais grave : plus de la moitié des enfants décèdent ou gardent de lourdes séquelles neurologiques. Le principal mode de contamination (80 %) est le passage par la filière génitale au moment de l’accouchement. Ailleurs, il peut s’agir d’une contamination pendant la grossesse ou d’une contamination post-natale à partir d’un herpès labial dans l’entourage.
Le risque de contamination pendant l’accouchement est d’environ :
Le risque est infime en l’absence d’antécédents herpétiques connus. Cependant, ce cas de figure étant le plus fréquent, la majorité des cas d’herpès néonatal s’observent finalement dans cette situation. En effet :
Il y a un contraste saisissant entre la banalité de l’herpès génital chez la femme enceinte (20 % de femmes enceintes séropositives) et l’extrême rareté de l’herpès néonatal (moins de 50 cas par an). Des antécédents d’herpès génital récurrent ou la survenue d’une récurrence avant le 9e mois n’ont donc rien d’alarmant.
La tendance actuelle, chez les femmes avec récurrences herpétiques, est de prescrire de l’acyclovir au 9e mois pour en réduire la survenue.
La césarienne prophylactique ne se justifie :
Il faudra rechercher en début de travail des lésions vulvo-vaginales et périnéales en cas d’antécédents personnels ou du conjoint, il faut éviter les électrodes au scalp ou les prélèvements (lactates, pH) et on recommandera de réaliser des prélèvements chez le nouveau-né. Par les pédiatres :
La transmission verticale est surtout per- et post-natale. Sa fréquence dépend de la réplication virale, évaluée par la recherche de l’ADN viral et des anticorps anti-HBe :
Le nouveau-né contaminé fait une maladie plus sévère que l’adulte : 90 % de passage à la chronicité, risque élevé de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire.
Prévention
Elle est efficace, basée sur :
L’allaitement n’est pas contre-indiqué lorsque cette séro-vaccination néonatale est effectuée.
Les nouveau-nés de mère Ag Hbs négatives devraient être vaccinés si la mère ou ses proches font partie de groupes à risques (femmes issues de groupe à risque, consommation de drogues injectables).
Sa fréquence est de 0,6 à 1,5 % des femmes enceintes.
Sa recherche durant la grossesse est non obligatoire mais recommandée par la HAS pour les groupes à risques, soit en début de grossesse, soit au 6e mois. La grossesse et l’hépatite C ont très peu d’influence l’une sur l’autre.
Le principal risque est la transmission verticale du virus qui survient en fin de grossesse et/ou pendant l’accouchement et le taux est de 5 %, cependant influencé par deux facteurs :
La conduite à tenir en cas de découverte en cours de grossesse :
Allaitement : le VHC passe peu dans le lait maternel. L’allaitement n’est pas associé à un risque accru de contamination néonatale et n’est donc pas contre-indiqué.
La transmission mère-enfant, qui était de 15 à 20 % en l’absence de prévention, est d’environ 1 % avec les trithérapies antirétrovirales actuelles.
Dépistage des mères contaminées : Pour l’intérêt de l’enfant (et de la mère), la séropositivité de sa mère doit être connue. Le dépistage doit être systématiquement proposé (depuis 1993) en début de grossesse (lors de la déclaration) même s’il n’est pas obligatoire.
Le virus n’est pas tératogène.
Le risque de transmission materno-fœtale (TMF) est influencé par des facteurs maternels et obstétricaux :
Il y a des contre-indications à ces grossesses :
Trois axes de prévention pour limiter la TMF
En cas de charge virale négative en début de grossesse, ces traitements seront prescrits au plus tard avant la fin du second trimestre ou avant si la charge virale s’élève ou en cas de menace d’accouchement prématuré. Si la charge virale est positive en début de grossesse (cas des séropositivités découvertes en cours de grossesse ou avant 26 SA ; cas de résistances au traitement, ou de non-observance du traitement : intérêt du génotypage viral, de la vérification de l’observance du traitement), le traitement sera prescrit avant 26 SA. Les ARV nécessitent une surveillance de la compliance maternelle au traitement, de leurs effets secondaires et de leur efficacité par les infectiologues.
L’allaitement est toujours contre-indiqué, au moins dans les pays économiquement favorisés où l’allaitement artificiel est possible sans risques infectieux.
Concernant le nouveau-né :
En cas de grippe, les femmes enceintes présentent un risque accru d’hospitalisation surtout à partir des 2e et 3e trimestres de la grossesse avec un risque accru de complications pulmonaires et cardiovasculaires. Ces risques ont été confirmés lors de la pandémie de 2009 marquée par un nombre élevé d’hospitalisations en réanimation pour des complications respiratoires graves nécessitant des thérapeutiques agressives (rapport HCSP).
Les virus de la grippe ne sont pas tératogènes.
La vaccination antigrippale est le meilleur moyen de se protéger pour la femme enceinte en réduisant les épisodes pulmonaires fébriles. Seuls les vaccins grippaux inactivés peuvent être utilisés chez la femme enceinte et à tous les stades de la grossesse.
Le passage transplacentaire des anticorps antigrippaux maternels confère une protection aux nouveau-nés et aux nourrissons qui ne peuvent être vaccinés avant l’âge de 6 mois (rapport HCSP).
Les mesures d’hygiène (port de masque, solution hydroalcoolique, limitation des visites) se sont montrées efficaces.
En cas de suspicion d’un cas de grippe dans l’entourage familial :
En cas de suspicion de grippe A (H1N1) chez la femme enceinte :