5  -  Efficacité des différents moyens contraceptifs hormonaux

5 . 1  -  Indice de Pearl

L’efficacité d’une méthode contraceptive est évaluée par l’indice de Pearl : N'1 200/NE, où N est le nombre de grossesses accidentelles et NE, le nombre total de mois d’exposition. Ainsi un indice de Pearl à 0,1 % indique la survenue d’une grossesse parmi 1 000 femmes pendant un an (12 000 cycles).

Il n’y a pas de différence notable d’efficacité contraceptive entre les différents estroprogestatifs. Les valeurs élevées observées pour certaines pilules incluent en réalité les oublis de prise de pilule : les échecs de la méthode sont alors attribuables non pas au contraceptif lui-même mais à sa mauvaise utilisation (oubli accidentel, par exemple). Le taux d’interruption de la prise est en effet de 10 % en moyenne, selon une enquête, sans différence significative entre les différents types de pilule. On estime que l’indice de Pearl sous estroprogestatif correctement utilisé est de l’ordre de 0 à 0,07 %, ce qui représente le plus faible taux d’échec de toutes les méthodes contraceptives réversibles.

Les microprogestatifs ont un indice de Pearl compris entre 1 et 2. On ne connaît pas l’indice de Pearl des progestatifs macrodosés car on ne dispose pas d’étude à grande échelle des macroprogestatifs dans cette indication.

À titre comparatif, la ligature des trompes assure un indice de Pearl de 0,13, le dispositif intra-utérin (DIU), ou stérilet, de 1,5, le diaphragme de 1,9, les préservatifs de 3,6, la méthode du retrait de 6,7, l’utilisation de spermicides de 12 et la méthode des températures de 15,5.

5 . 2  -  Interactions médicamenteuses

Certains médicaments inducteurs enzymatiques (rifampicyne, médicaments anti-comitiaux, barbituriques, antiviraux : Ritonavir®, etc.) réduisent l’efficacité des contraceptifs oraux estroprogestatifs, en particulier faiblement dosés, et des microprogestatifs en accélérant leur dégradation et en diminuant leur pouvoir contraceptif.

5 . 3  -  Cas particulier de l’adolescente

Malgré des campagnes d’information (y compris chez les jeunes femmes qui ont des consultations régulières avec un gynécologue ou avec un médecin généraliste), on note une sous- (ou une mauvaise) utilisation de la contraception orale chez les adolescentes, expliquant la survenue de grossesses non désirées dans cette population. Un travail de prévention sur ce sujet, avec en particulier une information sur la contraception d’urgence (cf. infra, p. 81), est indispensable afin de réduire le nombre d’interruptions volontaires de grossesse. Le stérilet n’est plus une contre-indication chez la nullipare, tant que l’indication est correctement posée et la surveillance régulière. Enfin, il faut toujours penser à la prévention des infections sexuellement transmissibles, en insistant systématiquement sur l’intérêt du préservatif, qui reste le seul mode de prévention.

Rappelons que depuis la loi de 1975, toute adolescente mineure peut obtenir une consultation anonyme et gratuite de contraception ainsi que la délivrance gratuite de la pilule dans un centre de planification familiale. La loi du 4 juillet 2001 autorise tous les médecins à prescrire une contraception hormonale à une mineure, sans le consentement des titulaires de l’autorité parentale (art. L.5134). L’examen gynécologique ne sera réalisé que si la jeune fille le souhaite.

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