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Argumentation des principales hypothèses diagnostiques et justification des examens complémentaires pertinents.
Le germe en cause est en général le méningocoque (type B +) (Figure 2).
Au syndrome septicémique peut s'associer un état de choc ou des troubles de la conscience. Le purpura, ecchymotique et nécrotique, plus ou moins extensif, en particulier aux membres inférieurs, peut s'associer à des pustules. Toutefois, dans certains cas, notamment chez l'enfant, le purpura aigu est limité à des pétéchies d'apparition rapide et à un syndrome infectieux trompeur (peu de fièvre, parfois hypothermie).
Le syndrome méningé peut même passer inaperçu.
En dehors du milieu hospitalier, tout malade présentant des signes infectieux et, à l'examen clinique fait sur un malade entièrement déshabillé, un purpura comportant au moins un élément nécrotique ou ecchymotique de diamètre 3 mm, doit immédiatement (avant même la ponction lombaire) recevoir une première dose d'un traitement antibiotique approprié aux infections à méningocoques (ceftriaxone : 50 à 100 mg/kg chez l'enfant ou 1 à 2 g chez l'adulte ou, à défaut, amoxicilline : 25 à 50 mg/kg chez l'enfant ou 1 à 2 g chez l'adulte). Cette antibiothérapie sera administrée si possible par voie IV, sinon par voie IM et cela, quel que soit l'état hémodynamique du patient. Le malade doit être transféré d'urgence à l'hôpital. L'intervention d'une équipe médicalisée expérimentée (service médical d'urgence et de réanimation [SMUR]) est justifiée sous réserve que son délai d'intervention soit inférieur à 20 min. Dans tous les cas, les urgences de l'hôpital doivent être alertées de l'arrivée d'un cas suspect de purpura fulminans, afin que son accueil puisse être préparé. Le malade sera ensuite transféré en unité de soins intensifs (circulaire DGS 15 juillet 2002). |
Plus exceptionnellement ce tableau peut s'observer lors de méningites ou de septicémies à Hæmophilus, staphylocoque ou streptocoque. Les mécanismes physiopathologiques complexes combinent une endothélite toxinique, une vasculite par dépôts de complexes immuns circulants, une coagulation intravasculaire disséminée, une thrombopénie immunologique.
En cas de thrombopénie majeure (< 10 000 plaquettes/mm3) et/ou de coagulation intravasculaire disséminée, le pronostic est lié au risque d'hémorragies viscérales, notamment méningées. Des hémorragies muqueuses ou rétiniennes, l'existence de céphalées, imposent un diagnostic étiologique urgent et un traitement adapté sans délai.
La numération des plaquettes, faite dans le cadre d'une numération-formule sanguine, s'impose devant tout purpura.
C'est un examen obtenu facilement en urgence et qui permet d'éliminer formellement un purpura thrombopénique en cas de normalité et avec une très forte probabilité lorsque le taux de plaquettes est supérieur à 100 000/mm3. Entre 50 000 et 10 000 plaquettes, on ne peut affirmer l'imputabilité de la thrombopénie dans le purpura et il faut s'assurer de l'absence de cofacteurs ou d'autres étiologies.
En cas de thrombopénie et s'il existe des éléments cliniques permettant d'évoquer une cause non hématologique, il faut s'assurer de l'absence d'agrégation plaquettaire par un nouvel examen sur tube citraté (fausse thrombopénie).
On distingue classiquement les purpuras hématologiques des purpuras vasculaires.
Il s'agit habituellement d'un purpura pétéchial non infiltré volontiers diffus même s'il prédomine aux zones déclives avec assez souvent une atteinte muqueuse. Le plus souvent il est la conséquence d'une thrombopénie avec un taux de plaquettes inférieur à 50 000/mm3.
Le myélogramme, généralement indispensable précise la nature centrale ou périphérique de la thrombopénie car le degré de thrombopénie et la présence d'une atteinte associée des autres lignées ne sont pas discriminants ; une thrombopénie isolée est par contre plus volontiers d'origine périphérique. Une biopsie médullaire est réalisée lorsque le myélogramme ne permet pas de conclure, ou qu'il est nécessaire d'obtenir une meilleure appréciation de l'hématopoïèse.
Le purpura thrombopénique (PT) d'origine périphérique est le plus souvent d'origine infectieuse ou médicamenteuse. Le lupus systémique comporte parfois une thrombopénie immunologique, mais qui est rarement la cause de purpura. Enfin, en l'absence d'étiologies, on définit le purpura thrombopénique idiopathique qui peut concerner aussi bien l'enfant (PTI plutôt aigu) que l'adulte (plutôt chronique) et résulte d'anticorps antiplaquettes.
Les purpuras hématologiques non thrombocytopéniques sont plus rares et résultent pour la plupart d'une thrombopathie acquise (le plus souvent médicamenteuse) ou congénitale, dépistée surtout par l'allongement du temps de saignement.
Schématiquement on distingue :
Certaines vasculites cutanéo-systémiques sont de véritables urgences médicales, en particulier en cas d'atteinte digestive (risque hémorragique), rénale (protéinurie, hématurie, HTA) ou neurologique (troubles de la conscience, syndrome déficitaire). De même une endocardite, des emboles septiques, des embolies de cristaux de cholestérol peuvent être révélées par un purpura acral et ont un pronostic sévère.
ATTEINTE PARIÉTALE
PURPURA INFILTRÉ D'APPARITION PLUTÔT AIGUË PAR VASCULITE CUTANÉE :
PURPURA NON INFILTRÉ D'APPARITION PROGRESSIVE PAR FRAGILITÉ PARIÉTALE :
ATTEINTE LUMINALE
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Ainsi, on peut présumer de l'origine vasculaire (par inflammation pariétale ou obstruction endoluminale) d'un purpura par l'existence :
Devant tout purpura infiltré évocateur de vasculite, des explorations complémentaires sont indispensables pour rechercher une maladie sous-jacente (Tableau 2).
Le diagnostic est confirmé par l'histologie cutanée, à partir d'une biopsie de lésion récente et infiltrée. Elle montre une inflammation des parois vasculaires des vaisseaux cutanés de petit et plus rarement de moyen calibre. Leur classification tient compte justement de la taille des vaisseaux atteints, et de l'existence d'anomalies biologiques (cf. encadré « Étiologies des purpuras vasculaires »).
Chez l'adulte, les causes sont multiples :
Au terme de la confrontation anatomoclinique, dans 30 à 50 % des cas, aucune étiologie précise n'est mise en évidence et en l'absence d'atteinte extracutanée, on parle de vasculite « allergique » cutanée (synonymes : angéite d'hypersensibilité, angéite leucocytoclasique) (cf. encadré « Étiologies des purpuras vasculaires »).
Chez l'enfant, les vasculites « allergiques » correspondent le plus souvent à un purpura rhumatoïde (maladie de Schönlein-Henoch).
Il survient volontiers après un épisode infectieux ORL. Il s'agit d'un purpura pétéchial infiltré déclive bilatéral et symétrique (touchant surtout les membres inférieurs mais pouvant s'étendre à l'abdomen et aux membres supérieurs) évoluant par poussées favorisées par l'orthostatisme. On peut observer la coexistence d'éléments d'âge différent, l'association à une éruption urticarienne, à des nodules ou un livedo. Il existe habituellement des arthralgies mobiles et fugaces des grosses articulations, des douleurs abdominales, parfois une diarrhée ou des vomissements. L'atteinte rénale est observée dans 1/3 des cas et est généralement mineure et réversible à type d'hématurie macro- ou microscopique et/ou de protéinurie. Les complications sont rares et consistent en un syndrome néphrotique ou néphritique ou des hémorragies digestives.