5  -  Complications des érythrodermies


La gravité de l'érythrodermie est corrélée au terrain sur lequel elle survient et aux complications qu'elle entraîne.

5 . 1  -  Troubles hydroélectrolytiques

La déperdition hydroélectrolytique est provoquée par la vasodilatation cutanée, la desquamation, le suintement, l'œdème et la fièvre. Elle peut décompenser une défaillance cardiaque, respiratoire ou rénale.

5 . 2  -  Complications du décubitus

Ces complications doivent rapidement être prises en charge pour éviter l'apparition d'une dénutrition, d'une cachexie ou d'escarres liées à l'alitement prolongé.

5 . 3  -  Complications infectieuses

La mortalité des patients atteints d'érythrodermie serait de 19 % et principalement liée aux complications infectieuses de la maladie.

Il s'agit soit d'infections cutanées à staphylocoque, à virus herpès ou varicelle-zona, soit d'infections générales comme des pneumopathies ou des septicémies. Le diagnostic de sepsis est difficile car l'érythrodermie peut, par elle-même, provoquer une fièvre et des frissons. De plus, les hémocultures sont fréquemment contaminées par des germes présents sur les lésions cutanées.

Prise en charge d'une érythrodermie

Hospitalisation en urgence


Le patient est hospitalisé dans un service de dermatologie ou en service de réanimation médicale en fonction de son état.

On effectue des examens biologiques pour évaluer la gravité de la dermatose, rééquilibrer des troubles hydroélectrolytiques et traiter d'éventuelles défaillances viscérales.


Recherche étiologique


Interrogatoire : recherche d'antécédent, de prise médicamenteuse, de contexte infectieux.

Arrêt d'éventuels médicaments suspects.

L'histologie cutanée peut mettre en évidence des signes histologiques spécifiques de la maladie responsable de l'érythrodermie. Dans la plupart des cas, elle est non spécifique. Elle doit être répétée en cas de suspicion de lymphome cutané.

Prélèvements bactériologiques multiples.

Adaptation du traitement à la cause de l'érythrodermie (cf. chapitre correspondant)



Traitement symptomatique

Le réchauffement du malade permet de limiter ses pertes caloriques, l'hypercatabolisme et la dénutrition. Dans les formes graves, une corticothérapie locale de niveau 1 entraîne une amélioration symptomatique rapide.

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