4  -  Diagnostic d'un lymphome


Chaque entité est définie selon ses caractéristiques :

  • cliniques (présentation, localisation, âge, terrain) ;
  • morphologiques (architecture de la prolifération tumorale et aspect cytologique) ;
  • immunophénotypiques (expression des différents clusters de différenciation = CD par les cellules tumorales) ;
  • moléculaires et cytogénétiques (translocations chromosomiques par exemple).

Le diagnostic de lymphome est donc pluridisciplinaire et repose sur la confrontation des données cliniques, biologiques, morphologiques, immunophénotypiques, moléculaires et cytogénétiques (cf. chapitre 36 « Adénopathie superficielle de l'adulte et de l'enfant », item 216 [291]).

Le prélèvement doit être :

  • de taille suffisante (privilégier une exérèse ganglionnaire à une biopsie à l'aiguille) ;
  • acheminé à l'état frais au laboratoire d'anatomie et cytologie pathologiques +++.

Ce prélèvement frais fera obligatoirement l'objet :

  • de lames d'apposition pour étude cytologique ;
  • d'une fixation en formol tamponné pour examen morphologique et étude immunohistochimique ;
  • d'une congélation (cryopréservation).

En fonction du matériel frais disponible et des diagnostics suspectés, il peut aussi faire l'objet de suspensions cellulaires pour immunophénotypage en cytométrie de flux, et/ou d'une étude en cytogénétique conventionnelle pour réalisation d'un caryotype et étude en FISH (hybridation in situ fluorescente) sur chromosomes métaphasiques.

Le fragment fixé et inclus en paraffine servira pour :

  • l'analyse morphologique ;
  • l'analyse immunohistochimique (étude de l'expression des « CD » par les cellules tumorales par des anticorps spécifiques) ;
  • et parfois d'hybridation in situ (recherche de génome viral comme l'EBV par exemple).

Le fragment congelé servira éventuellement pour :

  • une recherche de clonalité (recherche d'un réarrangement clonal des gènes IGH ou du TCR) :
  • la recherche de translocations spécifiques et/ou pronostiques faisant appel à des techniques de PCR ou RT-PCR.

Il existe un réseau national anatomopathologique labellisé par l'INCa pour une double lecture systématisée de tous les cas de lymphomes nouvellement diagnostiqués (réseau Lymphopath). Une fois le diagnostic fait (ou en cas de difficulté diagnostique), le cas est adressé au réseau Lymphopath par le pathologiste.

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