2  -  Pathologie tumorale des glandes salivaires


Cf
. tableau.

Tableau : Les différentes tumeurs des glandes salivaires
 Terrain habituelLocalisationCliniqueAspects histologiquesÉvolution
Adénome pléomorphe

(figure 1)
Femme

50 ans
ParotideÉvolution lenteCellules : épithélialeset myoépithéliales

Stroma : myxoïde/chondroïde
Bénin

Récidives

Dégénérescence possible (rare)
Tumeur de Warthin

(figure 2)
Homme

60 ans
Parotide

Bilatérale (15 %)
 Papilles avec double assise cellulaire

Stroma lymphoïde
Bénin

Dégénère exceptionnellement

Surveillance possible
Carcinome mucoépidermoïde

(figure 3)
Tout âge (enfant aussi)  3 types de cellules :
– mucosécrétantes
– épidermoïdes
–  intermédiaires
 
 Malin

Pronostic variable en fonction du grade
    
Carcinome adénoïde kystique

(figure 4)
60 ansGlande sous mandibulaire

Glandes salivaires accessoires
Douloureux

Infiltrant
Architecture variable, de valeur pronostique

Emboles périnerveux ++

Emboles vasculaires
Malin

Récidives

Métastase
Carcinome à cellules acineusesTout âgeParotide  Malin

Métastases rares

pronostic pas trop mauvais
Carcinome (SAI)Homme

60 ans
ParotideDouleurs

Paralysie en faciale
peut provenir de la dégénérescence d’un adénome pléomorpheMalin

Métastase

Mauvais pronostic

2 . 1  -  Généralités


Toutes localisations confondues : 80 % de tumeurs bénignes et 20 % de tumeurs malignes (tableau 1).

Tableau 1: Fréquence des pathologies tumorales des glandes salivaires en fonction de la localisation
 Fréquence (%)% de tumeur maligne
Glandes salivaires principales  
Parotides        65               25
Glandes sous-mandibulaire        10               40
Glandes sous-linguales        < 1               90
Glandes salivaires accessoires        25               50

Les deux tumeurs bénignes les plus fréquentes sont l’adénome pléomorphe et la tumeur de Warthin.

2 . 2  -  Tumeurs bénignes


1. Adénome pléomorphe


Il représente 80 % des tumeurs bénignes des glandes salivaires (figure 1).

  • Macroscopie : encapsulé, polylobé, blanchâtre, consistance hétérogène (dure à gélatineuse). Nodule(s) satellite(s) possible(s), expliquant les récidives fréquentes.
  • Microscopie : double contingent cellulaire (cellules épithéliales et cellules myoépithéliales) + stroma myxoïde ou chondroïde.

Évolution :

  • récidive +++ ;
  • dégénérescence possible mais rare : la chirurgie est donc recommandée si l’état général du patient le permet.
Figure 1 : Adénome pléomorphe
Microscopie : sur la partie droite de l’image présence d’une tumeur bien limitée encapsulée au stroma fibreux (zones orangées) ou myxoïde (zones bleutées). Le double contingent cellulaire épithélial et myoépithélial ne se voit pas à ce niveau de grandissement.

2. Tumeur de Warthin

La tumeur de Warthin est la deuxième en fréquence.

Localisation quasi uniquement parotidienne.

Bilatérale dans 10 à 15 % des cas (figure 2).

  • Macroscopie : formation kystique molle avec contenu liquide « chocolat ».
  • Microscopie : papilles intrakystiques bordées par une double assise cellulaire + stroma lymphoïde très abondant (anciennement appelé cystadénolymphome. Le changement de terminologie a été décidé pour éviter toute confusion avec un lymphome). La dégénérescence maligne est exceptionnelle : une simple surveillance peut suffire.
Figure 2 : Tumeur de Warthin
Microscopie : cavité kystique (*) bordée par des papilles à double assise cellulaire (oncocytes + cellules basales) (flèche blanche) reposant sur un stroma lymphoïde très abondant (flèche noire).
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