4 - Facteurs favorisants et causes des chutes chez le sujet âgé

     Les facteurs intrinsèques sont liés au vieillissement normal, à la prise de médicaments et à des processus pathologiques divers, notamment cardiovasculaires et neurologiques. Les chutes résultent souvent de l’association de plusieurs de ces facteurs, mais la majorité d’entre elles n’ont pas de cause facilement identifiable. Les facteurs extrinsèques sont ceux liés à l’environnement, essentiellement l’habitat. Le cumul de plusieurs causes conduit à franchir le seuil de défaillance provoquant la chute.

     La notion d’un malaise voire d’une perte de connaissance brève au cours d’une chute doit être recherchée à l’interrogatoire. Il faut savoir cependant que cette information est souvent oubliée ou méconnue. De ce fait, la classification des chutes selon l’existence ou non d’un malaise est souvent artificielle.

4. 1 - Prise de médicaments

Les médicaments sont un des facteurs de risque des chutes fréquemment retrouvé chez les personnes âgées et agissant par divers mécanismes :

effet sédatif : barbituriques, benzodiazépines hypnotiques ou non, antalgiques et anticonvulsivants ;
syndrome extrapyramidal : neuroleptiques ;
hypotension orthostatique : antihypertenseurs, dont les bêtabloquants et les diurétiques, L-dopa et agonistes dopaminergiques, antidépresseurs ;
troubles de conduction et du rythme cardiaque : antiarythmiques notamment les digitaliques, diurétiques hypokaliémiants (torsades de pointe), bêtabloquants.

4. 2 - Causes cardiovasculaires

– Troubles de conduction auriculoventriculaire et troubles du rythme cardiaque (tachycardies, bradycardies).

– Modifications tensionnelles : l’hypotension orthostatique peut se manifester chez les personnes âgées au lever après le repas, ou après alitement prolongé, ou du fait de prises médicamenteuses, d’anémie, de déshydratation, d’hémorragie interne. Une hypotension peut être la manifestation principale de certaines nécroses myocardiques non douloureuses du sujet âgé.

– Syncopes d’effort du rétrécissement aortique serré.

4. 3 - Causes neurologiques

La plupart des affections neurologiques entraînant des troubles de la marche et de l’équilibre peuvent être responsables de chutes :

– troubles proprioceptifs avec ataxie ;

– syndrome cérébelleux ;

– troubles de l’équilibre d’origine vestibulaire ;

– troubles de l’adaptation posturale : maladie de Parkinson évoluée ; autres syndromes parkinsoniens, en particulier la maladie de Steele-Richardson ou paralysie supranucléaire progressive (PSP) qui est volontiers inaugurée par des chutes ; hydrocéphalie à pression normale ;

– processus expansifs frontaux : méningiomes, gliomes, hématomes sousduraux bilatéraux ;

– syndromes démentiels et dépression.


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