SCENARIO CLINIQUE
Madame Q., âgée de soixante-six ans, ménopausée à l’âge de quarante-neuf ans, sans antécédents, est hospitalisée pour un épisode de lombalgie aiguë survenu il y a trois semaines en portant une bouteille de gaz. La douleur, intense la première semaine, s’était atténuée grâce au repos au lit et à un traitement par Profénid, mais est redevenue très invalidante après un effort de toux la veille, motivant l’hospitalisation.
L’interrogatoire ne retrouve pas de notion de perte de poids, d’anorexie, d’asthénie ou de fièvre.
Son seul antécédent est un cancer du sein considéré comme guéri après tumorectomie et radiothérapie. Elle signale qu’elle a eu des périodes alternées de boulimie et d’anorexie.
À l’examen clinique, possible uniquement en décubitus, vous notez l’absence de déficit moteur ou sensitif, l’absence de syndrome pyramidal et l’absence de syndrome lésionnel. Les paires crâniennes sont normales. Il n’y a pas de syndrome cérébelleux. La palpation de la charnière thoraco-lombaire est douloureuse. L’examen des membres est normal. L’examen cardiovasculaire, pleuropulmonaire, gastro-entérologique, endocrinien, la palpation des seins et l’examen ganglionnaire sont normaux.
Biologiquement, vous notez : calcémie : 2,32 mmol/l ; calciurie : 3,54 mmol/24 h ; phosphorémie : 1,20 mmol/l ; phosphaturie : 18 mmol/24 h ; VS : 7 mm ; phosphatases alcalines : 98 UI/l (N = 40-140) ; créatinine : 83 µmol/l ; numération-formule sanguine : normale.
Vous demandez des radiographies du rachis lombaire (clichés ci-dessous)
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Question 1
      Quel est le diagnostic étiologique le plus probable ?

Question 2
Quels éléments de l’examen clinique et de l’examen radiographique sont en faveur de ce diagnostic ?

Question 3
Pensez-vous que d’autres examens sont nécessaires ?

Question 4
Quelles prises de toxiques ou de médicaments à l’origine d’une telle affection recherchez-vous par l’interrogatoire ?

Question 5
Pensez-vous qu’un traitement par biphosphonate est indiqué dans ce cas ? Pourquoi ?

Question 6
Vous revoyez Madame Q. six mois plus tard pour une dorsalgie, survenue cette fois-ci progressivement. L’examen clinique ne retrouve pas de douleur à la palpation du rachis qui est néanmoins enraidi globalement. Sur le plan cutané, vous observez des lésions qui vous font douter du rôle de l’ostéoporose dans sa survenue (clichés ci-dessous).Voir photos dans le cahier couleur (cas cliniques 17.3 et 17.4).
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Quel diagnostic évoquez-vous ?