7 - Comment traiter ?

Il n’y a pas de traitement consensuel et spécifique de l’algodystrophie. Ainsi, aucun traitement médicamenteux n’a d’AMM dans cette indication en France, actuellement.
Le traitement associe le repos, la kinésithérapie adaptée respectant la règle de la non-douleur et, dans certains cas, la prescription de médicaments dont l’efficacité reste aléatoire (calcitonine, bisphosphonate). Le traitement a pour but de limiter les douleurs et de préserver la mobilité articulaire.

7. 1 - Repos

Le repos est indiqué en phase chaude. Pour le membre inférieur, la suppression de la position déclive et de l’appui est une mesure capitale tant que persistent les douleurs. Le pas peut être simulé et le port de bas de contention limite la stase veineuse et l’œdème. L’immobilisation stricte est proscrite.

7. 2 - Traitement rééducatif

Le traitement rééducatif est indispensable et occupe une place prépondérante dans la prise en charge de l’algodystrophie.
La kinésithérapie doit être progressive et indolore lors de la phase chaude, associant physiothérapie à visée antalgique, balnéothérapie et drainage circulatoire. Au cours de la phase froide, la kinésithérapie vise à limiter les rétractions capsuloligamentaires et lutte contre l’enraidissement articulaire.

7. 3 - Traitements médicamenteux

– Les antalgiques (classes I et II de l’OMS) sont souvent peu efficaces, tout comme les anti-inflammatoires (AINS ou corticoïdes).
– La calcitonine sous-cutanée était souvent utilisée avec un effet apparent précoce dans 50 % des cas sur la douleur. La réévaluation de l’efficacité des calcitonines dans l’algodystrophie en 2004 par l’Agence européenne du médicament a cependant retiré l’AMM aux calcitonines dans cette indication, compte tenu du faible niveau de preuve.
– Les bisphosphonates intraveineux (pamidronate, en particulier) sont utilisés hors AMM dans les algodystrophies sévères, sur la base de résultats positifs, essentiellement sur la douleur, lors d’études essentiellement ouvertes.
– D’autres thérapeutiques (en particulier les « blocs » régionaux aux anesthésiques ou au buflomédil) sont parfois utilisées, sans résultats probants lors d’études contrôlées contre placebo. La neurostimulation transcutanée (TENS) pourrait avoir un intérêt sur les phénomènes douloureux.

7. 4 - Traitements préventifs

En milieu orthopédique et traumatologique, notamment, la limitation de l’immobilisation plâtrée, une meilleure prise en charge de la douleur postopératoire et une rééducation douce permettraient de limiter le risque de développer une algodystrophie.


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