3. 4. 3 - Lombalgies communes chroniques

3. 4. 3. 1 - Définition

La lombalgie chronique se définit par la persistance de douleurs lombaires invalidantes au-delà de trois mois. Elle est rare (5 %), mais c’est la forme grave de la lombalgie commune du fait de son retentissement socioprofessionnel et économique. Elle survient le plus souvent chez des sujets aux antécédents de lumbago (ou lombosciatique) à répétition, laissant persister une douleur lombaire permanente. Mais elle peut être inaugurale, survenant progressivement sans facteur déclenchant.

3. 4. 3. 2 - Examen clinique

L’interrogatoire est évocateur de par le siège de la douleur (lombaire bas), son rythme mécanique, son mode évolutif (à l’inverse du lumbago, elle entrave peu les activités).
L’examen clinique est pauvre : douleurs lombaires, irradiant souvent dans les fesses, parfois la partie postérieure des cuisses, sans topographie radiculaire précise ; limitation modérée des mobilités, globale ou plus souvent élective ; points douloureux électifs à la palpation. La manœuvre de Lasègue réveille la douleur lombaire. Il n’y a pas de signe neurologique ou général.

3. 4. 3. 3 - Examens complémentaires

La pratique de radiographies simples du rachis lombaire (au minimum face et profil, éventuellement de trois quarts) est recommandée en première intention par l’HAS1 (figure 29.2). Elles montrent dans la grande majorité des cas des lésions d’arthrose lombaire, sans aucun parallélisme radioclinique. Il est rare qu’elles soient normales, mais les anomalies peuvent être discrètes, contrastant avec un tableau clinique sévère. L’intérêt principal est de confirmer l’absence de lésions évoquant une lombalgie symptomatique. Des clichés de sacro-iliaques ou de la charnière thoracolombaire peuvent être demandés en cas de suspicion de spondylarthropathie.
Des examens biologiques simples destinés à s’assurer de l’absence de signes biologiques d’inflammation sont justifiés au moindre doute clinique.
Un scanner ou une IRM (préférer l’IRM, non irradiante) peuvent être demandés de façon exceptionnelle afin d’éliminer une lombalgie non  ommune (HAS, 2000). Ils doivent être précédés par des radiographies simples.
Un cas particulier est représenté par les lombalgies persistantes et aggravées dans les suites d’un traitement invasif (nucléotomie percutanée, discectomie chirurgicale). Le plus souvent, elles sont liées à l’aggravation de l’arthrose lombaire. Mais il faut redouter une complication infectieuse iatrogène (spondylodiscite), s’assurer de l’absence de signes biologiques d’inflammation et, au moindre doute, demander une IRM.
Il n’est pas recommandé d’effectuer des nouveaux examens dans l’année qui suit les premiers, sauf évolution des symptômes ou pour s’assurer de l’absence de contre-indication d’une thérapeutique nouvelle (par exemple, manipulation) (HAS, 2000).

Fig. 29.2. Discopathie L5-S1 à la radiographie standard.
1. HAS, 2000. Diagnostic, prise en charge et suivi des malades atteints de lombalgie chronique : http://www.has-sante.fr/portail/display.jsp?id=c_271859


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