3 - Signes cliniques

3. 1 - Pseudopolyarthrite rhizomélique isolée

La pseudopolyarthrite rhizomélique est un syndrome clinique survenant chez un patient âgé de plus de cinquante ans qui associe, après un début insidieux :

– des arthromyalgies inflammatoires :
• bilatérales et le plus souvent symétriques évoluant depuis au moins un mois ;
• de topographie rhizomélique : touchant les épaules, le rachis cervical et/ou la racine des membres inférieurs. Ces zones sont douloureuses à la palpation et à la mobilisation articulaire ;
• avec un enraidissement matinal prolongé (plus d’une heure) ;
• avec, fréquemment, une bursite sous-acromio-deltoïdienne bilatérale ;
• et, parfois, des ténosynovites et des arthrites périphériques ;

– une asthénie, un amaigrissement, une anorexie et, parfois, une fièvre (autour de 38 °C) ;

– un syndrome inflammatoire biologique.

3. 2 - Maladie de Horton

3. 2. 1 - Syndrome clinique de pseudopolyarthrite rhizomélique

     Il est présent chez 40 % à 50 % des malades et révélateur de la maladie de Horton dans 20 % à 40 % des cas.

3. 2. 2 - Altération de l’état général

     L’altération de l’état général est habituellement plus marquée que dans la pseudopolyarthrite rhizomélique isolée, avec de la fièvre.

3. 2. 3 - Signes vasculaires crâniens

– Des céphalées inhabituelles : temporales unilatérales le plus souvent et d’apparition récente. Parfois elles sont frontales, parfois plus diffuses.

– Une claudication intermittente de la langue et de la mâchoire (douleurs survenant lors de la mastication). Cette claudication vasculaire peut parfois aboutir à des nécroses linguales.

– Une hyperesthésie du cuir chevelu qui se manifeste par des douleurs lorsque le patient se coiffe (signe du peigne). L’atteinte vasculaire peut aboutir à la nécrose du scalp (rare).

– Une douleur sur le trajet des artères temporales qui sont souvent indurées et parfois saillantes et d’aspect inflammatoire, avec diminution de la pulsatilité voire abolition du pouls. On veillera à examiner systématiquement les artères à visée occipitale, maxillaire ou faciale qui peuvent être douloureuses ou hypopulsatiles.

3. 2. 4 - Signes vasculaires oculaires

– Baisse de l’acuité visuelle : le plus souvent indolore et brutale, parfois transitoire, elle peut survenir chez environ 15 % des patients.

– Flou visuel, diplopie, amaurose, etc. : ces signes doivent être recherchés systématiquement.

     Le moindre signe ophtalmologique doit faire redouter une complication ophtalmique grave et définitive (cf. infra, Complications) et faire discuter le traitement corticoïde en urgence.


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