2 - Protéines de la réaction inflammatoire

     Ces protéines sont libérées par les tissus endommagés ou stressés et par les différentes cellules du site inflammatoire (mastocytes, macrophages) ou secondairement sur place (les phagocytes). Elles comprennent :

– les amines vasoactives, qui favorisent l’afflux de cellules sur le site inflammatoire. Il s’agit de l’histamine, de la sérotonine, des kinines, plus particulièrement de la bradykinine, qui induisent une vasodilatation et une augmentation de la perméabilité capillaire ;

– les protéines du complément, qui ont trois types d’action :
• les anaphylatoxines (C4a, C5a, C3a) induisent l’inflammation ;
• le C3b participe plus spécifiquement à l’opsonisation ;
• les protéines du complexe d’attaque membranaire (C5b, C6 à C9) favorisent la destruction des pathogènes ou des cellules ;

– les médiateurs lipidiques dont :
• la phospholipase A2 qui dégrade les phospholipides en acide arachidonique;
• les cyclo-oxygénases (Cox) qui métabolisent l’acide arachidonique ; la Cox-1 induit la synthèse de prostaglandines physiologiques qui régulent l’agrégation plaquettaire, jouent sur la protection muqueuse digestive et la vascularisation rénale ; la Cox-2, lors des différentes agressions cellulaires, favorise la synthèse de prostaglandines de l’inflammation dans les sites lésés ;
• la lipo-oxygénase qui produit des leucotriènes, aux actions anti-inflammatoires
 
– les protéines produites par le foie : la CRP, le sérum amyloïde A, l’α1- antitrypsine, l’haptoglobine, le fibrinogène et la céruléoplasmine ; la CRP, initialement décrite dans la pneumonie à pneumocoque, porte son nom car elle réagit avec le C-polysaccharide de la paroi du pneumocoque. Elle appartient à la famille des pentraxines qui ont des interactions avec les constituants nucléaires et se lient aux cellules stressées ou abîmées. Elles ont également un rôle d’opsonine et activent le complément ;
 
– les cytokines pro-inflammatoires qui participent à la phase aiguë de  l’immunité : elles sont non spécifiques mais vont induire et réguler la réaction inflammatoire spécifique ; les cytokines pro-inflammatoires sont produites par le macrophage : TNFα, interleukine 1 (IL-1), IL-6 et également
IL-12, IL-15 et IL-18 ; à l’inverse, il existe des cytokines anti-inflammatoires : IL-4, IL-10, IL-11, IL-13 et TGFβ qui sont essentiellement produites par les lymphocytes, surtout T de type Th2, et vont jouer un rôle majeur dans la réaction inflammatoire lymphocytaire T ;

– des chimiokines ; il s’agit de protéines dont les récepteurs interagissent
avec des protéines G, qui attirent sur le site inflammatoire d’autres cellules (par exemple, les cellules endothéliales par la production de sélectine et de molécules d’adhésion) et régulent notamment l’angiogénèse et l’hématopoïèse.

     Pour finir, la réaction inflammatoire induit la production massive de radicaux libres et le monoxyde d’azote qui, en fonction de l’environnement et du type cellulaire, auront des actions protectrices, mais parfois également stressantes sur les cellules du site inflammatoire.


2/7