4  -  Nutrition entérale (NE)


Elle doit toujours être expliquée au patient et mise en place après avoir obtenu le consentement du patient (ou de sa famille si son consentement ne peut être exprimé).

  • Indications de la NE : si échec de la prise en charge nutritionnelle orale et en première intention en cas de troubles sévères de la déglutition ou de dénutrition sévère avec apports alimentaires très faibles. Les contre-indications sont les occlusions intestinales et le tube digestif non fonctionnel. La diarrhée n’est pas une contre-indication à la nutrition entérale.
  • Mise en route de la NE : hospitalisation d’au moins quelques jours (mise en place de la sonde, évaluation de la tolérance, éducation du patient et/ou de son entourage)
  • Modalités de la NE :
    • se fait par sonde nasogastrique si elle est transitoire ou sonde de gastrostomie (endoscopique, radiologique, voire chirurgicale) si elle est prévue pour une durée > 1 mois
    • administrée en position semi-assise
    • est isocalorique/isoosmolaire initialement, débutée progressivement (250 à 500 ml à J1, ≤ 1000 ml à J2) à un débit variable selon la tolérance digestive (souvent entre 75 à 100 ml/h)
    • chez les patients capables de se mobiliser seuls, l’instillation cyclique est mieux adaptée. Cette technique consiste à ne pas administrer le mélange en continu pour laisser des intervalles libres sans instillation. Elle laisse plus de liberté de mouvement au patient, est plus physiologique et réduit la contamination bactérienne du tube digestif.
  • Poursuite de la NE à domicile : après contact direct entre le service hospitalier et le médecin traitant, mise en place et suivi par un prestataire de service spécialisé, et éventuellement avec une infirmière à domicile ou une HAD si le patient ou son entourage ne peuvent prendre en charge la NE
  • Surveillance de la NE : en se basant sur le poids et l’état nutritionnel, le nombre de selles, l’évolution de la pathologie, la tolérance et l’observance de la NE et l’évaluation des apports alimentaires oraux, et sur la biologie : ionogramme sanguin, créatinine, glycémie, calcémie, phosphorémie, albuminémie, transthyrétine
  • Principales complications de la NE :
    • Pneumopathie : complication la plus grave, liée à un reflux gastro-oesophagien favorisé par un mauvais positionnement de la sonde naso-gastrique ou à sa migration (remontée dans l’Å“sophage)
    • Diarrhée : très fréquente ; favorisée par vitesse d’administration excessive / débit irrégulier, solutions hyperosmolaires (hypercaloriques), colonisation bactérienne des tubulures, hypoalbuminémie, état hémodynamique instable
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