En pratique, le diagnostic étiologique peut être divisé en deux grands chapitres :
Dans ce cas, la pathologie locale peut concerner soit le fonctionnement veineux, soit le système lymphatique, soit la perméabilité des petits vaisseaux. Ces pathologies sont le plus souvent unilatérales mais elles peuvent parfois adopter un caractère bilatéral.
Thrombose veineuse profonde
L’oedème, le plus souvent unilatéral, est un signe clinique fréquent de thrombose veineuse profonde (TVP), inconstant et d’importance variable. Le diagnostic est à évoquer devant un faisceau d’arguments prenant en compte le terrain et les circonstances favorisantes, les signes cliniques associés et la notion d’un diagnostic différentiel (scores de probabilité clinique, cf chapitre thrombose veineuse profonde, item 135, module 9).
L’insuffisance veineuse (cf item 136 , module 9) est une pathologie fréquente, en particulier chez la femme. Sa prévalence augmente avec l’âge. Elle est la conséquence d’un dysfonctionnement du système veineux superficiel ou profond. L’insuffisance veineuse peut être primitive, volontiers bilatérale et associée ou non à une maladie variqueuse. Elle peut être secondaire à une TVP, le plus souvent unilatérale.
L’insuffisance veineuse, aboutit à une augmentation de la pression hydrostatique au niveau du système veineux des membres inférieurs, cause de troubles trophiques (cf item 137, module 9) (dermite ocre, atrophie blanche, hypodermite, ulcères… ).
Les causes lymphatiques comprennent :
Le lymphoedème a la particularité de s’étendre jusqu’à la distalité du membre, avec quelques particularités séméiologiques :
Le lymphoedème débutant a une consistance élastique, par la suite, en devenant fibreux, il prend une consistance dure.
Le lymphoedème primitif peut être présent à la naissance ou apparaître chez l’adulte jeune, souvent à l’occasion d’un traumatisme minime. Le lymphoedème secondaire est la conséquence d’une compression ou d’une destruction du réseau lymphatique. Il est le plus souvent unilatéral et peut survenir tardivement. Lorsque l’on constate un oedème de ce type, il faut suspecter un obstacle sur la circulation lymphatique la plupart du temps au niveau pelvien. Il faut rechercher des adénopathies inguinales et crurales, parfois révélatrices d’un lymphome, faire les touchers pelviens à la recherche d’une masse tumorale, et interroger les patients sur leurs antécédents (les chirurgies et radiothérapies pelviennes peuvent se compliquer de lymphoedème). En zone endémique on évoquera une filariose.
Les processus inflammatoires qui modifient la perméabilité capillaire peuvent être responsables d’oedèmes le plus souvent unilatéraux.
Les oedèmes post-opératoires survenant en particulier au décours des revascularisations chirurgicales ont une origine plurifactorielle associant à des degrés divers : agression veineuse et lymphatique peropératoire et troubles de la perméabilité capillaire séquellaires des phénomènes ischémiques pré et per-opératoire.
Il s’agit d’oedèmes qui ne sont pas localisés exclusivement aux membres inférieurs mais dont la topographie varie en fonction de la position. Chez le sujet alité, la recherche des oedèmes doit se faire au niveau des fesses, de la face postérieure des cuisses et des lombes.
Les mécanismes principaux sont une augmentation de la pression hydrostatique ou une diminution de la pression oncotique ; le mécanisme d’augmentation de perméabilité capillaire est plus rare. On évoquera systématiquement cinq types d’atteintes : cardiaque, rénale, hépatique, digestive et nutritionnelle.
Les oedèmes chez le sujet âgé sont souvent multifactoriels, ils peuvent notamment témoigner d’une insuffisance cardiaque ou rénale mais aussi être en rapport avec une dénutrition ou une stase veineuse.
Parmi les causes médicamenteuses il faut citer :