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2 - Les voies génitales basses
Durant les jours qui suivent l’accouchement, l’épithélium vaginal régresse, ce qui entraine une atrophie à ce niveau mais il retrouve rapidement sa tonicité et sa trophicité sous l’influence des œstrogènes ; les érosions superficielles cicatrisent en quelques jours et les plus profondes (déchirures, épisiotomie) se réépithélialisent spontanément.
La vulve peut rester béante quelques jours mais reprend sa tonicité et perd son aspect congestif dès le 2ème jour. L’hymen, dilacéré par le passage du fœtus, est remplacé par des cicatrices appelées caroncules myrtiformes.
Les muscles périnéaux et les releveurs reprennent leur tonus en six à huit semaines s’ils n’ont pas été lésés pendant l’accouchement. Il peut cependant exister des déchirures périnéales fermées cachant des microlésions voire des ruptures partielles des muscles.
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3 - Les glandes mammaires
Pendant la grossesse, les alvéoles mammaires prolifèrent sous l'action de l'Hormone Lactogène Placentaire (
HPL) avec une prolifération intense des canaux galactophores et des
acinis
Définition
cavités épithéliales arrondies bordée par des cellules secrétrices qui débouche dans le canal excréteur de la glande mammaire. ; cependant l'activité sécrétoire est bloquée par les œstrogènes.
Dès l'accouchement, les cellules alvéolaires s'hypertrophient et se différencient.
La réalisation et le maintien de l'allaitement sont sous contrôle hormonale ; la chute des hormones stéroïdiennes gravidiques et la succion fréquente du mamelon qui va engendrer une sécrétion de prolactine
PRL et d'ocytocine hypophysaires, permettent la production lactée avec dans un premier temps la sécrétion de colostrum.
À partir de 48 heures après la naissance, une congestion mammaire passagère (d’environ 24 heures) correspondant à la galactogenèse de stade II peut s'accompagner d'une élévation transitoire de la température à 38°.
Cette congestion est communément appelée « montée de lait » ; la composition du lait est alors modifiée en lait mature.
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4 - Les fonctions urinaires et digestives
Une crise urinaire est fréquente dans les premiers jours avec une diurèse pouvant atteindre 2 l à 2,5 l/24 h ; cependant, du fait de l’atonie vésicale et de l’éventuel traumatisme dû à l’accouchement, une possible rétention urinaire doit être recherchée d’autant plus qu’elle est souvent latente et indolore et pourra entrainer une mauvaise rétraction utérine. Elle peut aussi être suscitée par l'anesthésie locorégionale.
La patiente peut aussi présenter une incontinence urinaire d’autant plus précocement que des signes existaient en fin de grossesse mais celle-ci sera le plus souvent transitoire.
L’alimentation peut être reprise deux heures après l’accouchement en l’absence de complication.
L’appétit est normal voire augmenté en cas d’allaitement.
La constipation est très fréquente et transitoire ; liée aux facteurs mécaniques et hormonaux de la grossesse et de l’accouchement, elle peut également être corrélée à une peur de pousser en raison de la présence d’une suture périnéale.
Une crise hémorroïdaire, favorisée par la constipation et la stase veineuse de la fin de grossesse, est possible en relation notamment avec les efforts de poussée développés pendant l’accouchement.
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5 - Autres appareils
- Les angiomes stellaires et l’érythrose palmaire disparaissent en quelques semaines du post-partum, le plus souvent au cours du 2ème mois, mais 10 % peuvent persister. Une récidive des angiomes stellaires, sous contraception œstroprogestative, est possible.
- Le Mélasma (chloasma ou masque de grossesse) : s’atténue en 6 à 18 mois et disparaît totalement dans 70 % des cas.
- Les cheveux : on observe un passage en phase télogène dans le post-partum se produisant 1 à 5 mois après l’accouchement entrainant une chute diffuse des cheveux pouvant durer plusieurs mois. La récupération est quasi-complète en 1 à 2 ans. Il est capital de rassurer les patientes présentant cet état.
- Les poils : l’hyperpilosité des poils sexuels, des jambes, des bras, de la lèvre supérieure, de la ligne médiane abdominale diminue progressivement et partiellement. Ainsi, le duvet disparaît après l’accouchement alors que poils terminaux peuvent persister.
- Les vergetures apparues au cours de la grossesse s’atténuent et pâlissent dans le post-partum mais ne disparaissent jamais.
- L’œil et la vision : les troubles de la réfraction, en particulier la myopisation de fin de grossesse régresse en quelques semaines.
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6 - L'état psychique
Les variations hormonales importantes, l'épuisement physique occasionné par l’accouchement et le manque de repos favorisent, entre le 3ème et 5v jour du post-partum, à des degrés divers, l’apparition de réactions émotionnelles à type de larmes, irritabilité, troubles du sommeil, de l’appétit, fatigue…
Cette déprime transitoire ou « baby blues » concerne 50 à 70 % des mères et ne doit pas être confondu avec la dépression postnatale qui peut compromettre la santé de la mère et la relation de la mère et de l’enfant.
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7 - Les variations hormonales
L'accouchement est suivi de la chute brutale des hormones d’origine placentaire (progestérone, œstrogènes) ; en revanche, le taux de PRL est très élevé.
- Chez la femme non allaitante, la prolactine disparaît au bout de 10 à 12 jours. Le taux de FSH très bas après l’accouchement, réaugmente pour atteindre un taux normal vers la fin de la 3ème semaine, ce qui induit une sécrétion progressive des œstrogènes ; de même, le taux de LH réaugmente progressivement au bout d’un mois ; le pic de LH et l’ovulation se produisent en moyenne vers le 45ème jour après l’accouchement (l’ovulation ne survenant jamais avant le 25ème jour).
- Chez la femme allaitante, la tétée induit des pics de PRL ; ces taux élevés retardent l’apparition de la 1ère menstruation mais cette réponse diminue pour disparaître au bout de 60 jours ; les taux de PRL se normalisent en moyenne vers 112 jours permettant la libération de l’axe hypothalamo-hypophysaire ; la 1ère ovulation sera donc possible vers 4 mois.
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8 - Les variations biologiques
Les modifications humorales : taux de lipides, de protides, tolérance aux glucides, taux de globules rouges et blancs de la grossesse reviennent progressivement à des taux normaux.
L'hypercoagulabilité se normalise en deux à trois semaines sauf pour le fibrinogène en deux mois ce qui rend cette période propice à l'apparition d'accidents thromboemboliques.
Face à ce retour lent aux normes, les bilans de contraception ou autres examens sanguins complémentaires ne devront pas être prescrits avant le 3ème
mois du post-partum.
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