B. Autres conseils

Les bains en eau douce exposent dans certaines régions tropicales (surtout Afrique sub-saharienne) au risque de bilharziose. Les bains avec immersion de la tête, surtout en étang, lac ou rivière, exposent au risque d’infections intestinales.
Les voyageurs doivent se protéger du soleil, éviter la marche pieds nus en sol humide, et se protéger au maximum des piqûres de moustiques, vectrices potentielles de nombreuses maladies, à l’aide de répulsifs ou de moustiquaires. Il est recommandé de laver la peau fréquemment à l’eau et au savon pour éviter les dermatoses liées à la chaleur et l’humidité. Le linge séché à l’extérieur doit être repassé avec un fer très chaud pour éviter les myiases (parasitoses cutanées).

C. Conduite à tenir en cas de diarrhée au cours du voyage

Un voyageur risque d’autant plus de développer une diarrhée qu’il se déplace d’un pays à haut niveau d’hygiène vers un pays à bas niveau d’hygiène, particulièrement en climat tropical. Le taux d’attaque atteint alors régulièrement 30 à 40 %, voire plus dans certaines destinations. La diarrhée du voyageur survient habituellement dans la première semaine (surtout 3e-4e jour), bien qu’un deuxième pic soit décrit au 10e jour. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une diarrhée hydrique bénigne, résolutive en un à trois jours, mais qui peut être particulièrement inconfortable en voyage. Les causes sont majoritairement bactériennes (dominées elles-mêmes par les E. coli entérotoxinogènes, quelles que soient les destinations), plus rarement parasitaires (amibiose, giardiose, infections à Cyclospora cayetanensis en zones tropicales et saison humide) ou virales.

Lorsqu’une diarrhée survient au cours d’un voyage en pays tropical, les règles diagnostiques et thérapeutiques sont celles qui doivent être appliquées devant toute diarrhée de début abrupt présumée infectieuse (voir chapitre 15), avec néanmoins les spécificités suivantes :

– la prévention de la déshydratation est particulièrement importante dans les pays chauds. Elle peut être difficile aux âges extrêmes de la vie, en cas de diarrhée très abondante et/ou de vomissements incoercibles. Dans ces cas, le recours aux solutions de réhydratation orale, voire à la réhydratation parentérale, peut être nécessaire ;

– en cas de traitement probabiliste rendu nécessaire d’emblée (valvulopathie, diarrhée glairo-hémorragique) ou secondaire (présence d’hématies et/ou de leucocytes aux examens de selles, colite endoscopique), la possibilité d’une cause amibienne doit être prise en compte par prescription d’un dérivé nitro-imidazolé (voir chapitre 5).

3/4