Introduction

Le terme de risque génétique définit la probabilité pour un individu d’être porteur d’une mutation spécifique à l’origine d’une maladie génétique ou celle d’être atteint par cette maladie. L’évaluation de ce risque est un élément essentiel du conseil génétique. Le risque a priori, déduit de l’application de la génétique mendélienne à une famille particulière, des données de la génétique des populations ou de certaines données empiriques, peut être modulé par l’existence d’informations supplémentaires tirées de l’observation de la famille ou des données des tests génétiques

1  -  Le risque a priori dans les maladies monogéniques

1 . 1  -  Maladies autosomiques dominantes

L’enfant d’un individu atteint d’une maladie dominante autosomique a 50% de risque d’être lui-même porteur de la mutation.

En présence d’un cas sporadique lié à une mutation de novo, il faut tenir compte de la possibilité d’une mosaïque germinale. Comme il n’est pas possible de prédire l’existence de cette mosaïque ni d’en apprécier la gravité, on donne une estimation empirique de 2 à 5 % de risque de récidive pour un futur enfant.

1 . 2  -  Maladies autosomiques récessives

1) Le risque pour un couple d’avoir un enfant atteint d’une maladie récessive autosomique est égal à :

                                        Risque que la mère soit hétérozygote X Risque que le père soit hétérozygote X 1/4

Explication de 1/4 : Un risque sur deux que l’allèle issu de la mère hétérozygote soit muté ET un risque sur deux que l’allèle hérité du père hétérozygote soit muté : 1/2 X 1/2 = 1/4

2) La probabilité qu’un individu soit hétérozygote pour une mutation dans un gène donné dépend de l’existence ou non d’un antécédent familial :

  a) Lorsque l’individu est apparenté à un individu atteint (homozygote) d’une maladie récessive ou hétérozygote, son risque d’être porteur d’une mutation à l’état hétérozygote dépend du lien de parenté avec l’individu atteint.

Figure 1 : Maladies autosomiques récessives
Figure 2 : Maladies autosomiques récessives

   b) En l’absence d’histoire familiale, on considère qu’un individu est représentatif de la population générale. La probabilité d’être hétérozygote pour une mutation dans un gène particulier peut être calculé à partir de la fréquence de la maladie en utilisant la loi de Hardy-Weinberg (2pq ~2√q2).

Figure 3 : Loi de Hardy-Weinberg

1 . 3  -  Maladies liées au chromosome X

Le risque d’être hétérozygote pour un individu de sexe féminin dépend de son lien de parenté avec le ou les individus atteints et de l’histoire familiale.
En cas d’affection familiale prouvée (atteinte de plusieurs générations), les filles d’une femme conductrice obligatoire ont  1/2 risque d’être elles-mêmes hétérozygotes. Le risque d’une fille est égal à la moitié du risque de sa mère.

Figure 4 : Maladies liées au chromosome X

En l’absence d’histoire familiale, il n’est pas possible d’exclure une mutation de novo. Pour une maladie génétiquement létale au sens que les individus atteins n’ont pas de descendance (comme par exemple la dystrophie musculaire de Duchenne), la probabilité pour la mère d’un cas sporadique d’être hétérozygote est de 2/3 (puisqu’un tiers des cas sont liés à des mutations de novo). (cf cours sur la génétique des populations).

Figure 5 : Maladies liées au chromosome x
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