5  -  Pathologies cardiaques : aspect radiologique

5 . 1  -  Analyse des cavités cardiaques

La dilatation des cavités cardiaques se répercute sur la silhouette cardiaque principalement sur le cliché de face se traduisant par une cardiomégalie (index cardio-thoracique supérieur à 0,5).

Ainsi, une dilatation de l’oreillette droite se traduit par un élargissement de l’arc inférieur droit qui paraît plus convexe. Une dilatation du ventricule droit entraîne une saillie de l’arc inférieur gauche avec un aspect arrondi et surélevé de la pointe. Une dilatation de l’oreillette gauche si elle est importante entraîne un aspect de double contour de l’arc inférieur droit et une saillie de l’arc moyen gauche. Une dilatation du ventricule gauche entraîne une saillie de l’arc inférieur gauche se rapprochant de la partie latérale du thorax. Une dilatation de l’artère pulmonaire entraîne une saillie anormale de l’arc moyen. Enfin une dilatation de l’aorte entraîne une saillie de l’arc supérieur droit.

Figure 8 : Cardiomégalie

5 . 2  -  Calcifications

Le cliché thoracique peut permettre de visualiser des calcifications pathologiques qui peuvent toucher les valves cardiaques, le péricarde où la paroi des vaisseaux notamment l’aorte.

5 . 3  -  Syndromes interstitiel et alvéolaire

Ces deux syndromes radiologiques distincts se voient entre autre dans l’œdème pulmonaire aigu. L’œdème pulmonaire aigu est dû à une irruption brutale de liquide plasmatique provenant des capillaires pulmonaires dans l’interstitium et les alvéoles pulmonaires. L’augmentation de la pression capillaire pulmonaire est responsable d’un transsudat du plasma dans le tissu interstitiel initialement (œdème interstitiel) puis dans les alvéoles (œdème alvéolaire). Ainsi radiologiquement, on distingue plusieurs stades :

  •  augmentation de la trame vasculaire et une redistribution vers les sommets liée à l’hyperpression veineuse simple sans extravasation significative dans l’espace interstitiel
  • un syndrome interstitiel  : l'interstitium pulmonaire n'est pas visible il ne le devient que lors d'un œdème, d'une infiltration cellulaire ou de fibrose. L’aspect radiologique est celui d’opacités aux limites nettes, non confluentes, sans bronchogramme aérien et non systématisées. Dans le cadre de l’œdème pulmonaire aigu,  il est souvent bilatéral, constitué d’opacités linéaires dites lignes de Kerley A (à l’apex) et B (aux bases).
  • un syndrome alvéolaire  : apparaissant sous la forme d’opacités floconneuses à contours flous, confluentes, avec bronchogramme aérien (signe radiologique consécutif à la disparition de l'air normalement contenu dans les alvéoles pulmonaires, remplacé par du liquide plasmatique ; la bronche devient alors visible), Ces images sont principalement bilatérales et prédominant aux hiles dans l’insuffisance cardiaque gauche.
Figure 10 : Syndrome alvéolaire
  •   un épanchement pleural qui se surajoute aux deux syndromes précédents.
Figure 11 : Epanchement pleural
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