2  -  Principales sources d’information et niveaux de preuve

2 . 1  -  Principaux types d’articles

L’article original correspond à un travail personnel des auteurs confronté aux connaissances du moment. Dans le domaine de la thérapeutique, il s’agit dans le meilleur des cas d’un essai prospectif, comparatif, randomisé et en double insu. Lorsque l’étude porte sur un traitement innovant ou lorsqu’elle améliore les connaissances concernant un traitement ancien, sa publication est souvent accompagnée d’un éditorial. L’éditorial est habituellement demandé par le comité de rédaction à un spécialiste de la pathologie ou du traitement en question qui peut y présenter des hypothèses, replacer le travail d’un article original dans une perspective plus vaste ou en limiter la portée.

La mise au point est centrée sur les acquisitions récentes concernant un sujet limité. La revue générale a pour but de rassembler des informations plus complètes sur un thème souvent plus large.

La revue systématique est une revue générale répondant à une méthodologie rigoureuse de recherche des données bibliographiques, de sélection des études et d’extraction des données. La présentation des données peut se faire en intégrant les données numériques de plusieurs études selon une méta-analyse.

Le cas clinique est une observation intéressante des résultats ou effets indésirables d’une modalité thérapeutique. Il a peu de valeur scientifique.

L’article préliminaire présente des résultats préliminaires d’une étude qui peuvent donc porter à caution et doivent être intégrés avec prudence.

2 . 2  -  Types de revues médicales

Les revues à comité de lecture sont à privilégier car le comité de lecture est chargé de sélectionner les manuscrits soumis. Le caractère prestigieux ou non d’une revue est reflété par le coefficient d’impact (impact factor) qui est la moyenne du nombre de citations (dans toutes les revues), au cours d’une certaine période, des articles publiés dans la revue en question.
Les revues sans comité de lecture n’ont pas la même valeur scientifique et n’ont souvent pas de coefficient d’impact.

2 . 3  -  Niveaux de preuve scientifique

Pour chaque étude, le niveau de preuve scientifique doit être analysé. Cette notion caractérise la capacité de l’étude à répondre à la question posée. Le niveau de preuve est apporté par la « force » du protocole de l’étude. Cette capacité se juge sur la correspondance de l’étude au cadre de travail (sujet, population, critère de jugement), l’adéquation du protocole à la question posée, l’existence ou non de biais importants dans la réalisation de l’étude, la puissance de l’étude, notamment la taille de l’échantillon. Une classification peut être déterminée, adaptée du score de Sackett.

2 . 3 . 1  -  Études à fort niveau de preuve

Ce sont des études contrôlées, randomisées de forte puissance, c’est-à-dire avec un risque alpha et bêta faible.
Le risque alpha, ou risque de première espèce, correspond au risque de conclure à une différence statistiquement significative entre les deux groupes soumis à comparaison alors qu’elle n’existe pas.
Le risque bêta, ou risque de deuxième espèce, correspond au risque de conclure à l’absence de différence statistiquement significative entre les deux groupes soumis à comparaison alors qu’elle existe.
La puissance de l’étude se définit comme 1 – bêta.

2 . 3 . 2  -  Études à niveau de preuve intermédiaire

Elles correspondent à une présomption scientifique de l’effet du traitement étudié. Il s’agit des études contrôlées, randomisées de faible puissance, c’est-à-dire avec un risque alpha et bêta élevé.

2 . 3 . 3  -  Études à faible niveau de preuve

Il s’agit des autres types d’études non randomisées.

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