1  -  Pathologie Rhinosinusienne Aiguë

1 . 1  -  Rhinites aiguës

1 . 1 . 1  -  Rhinite aiguë de l’adulte : « rhume banal »


C’est une affection épidémique et contagieuse surtout fréquente en automne et en hiver dont la déclaration semble favorisée par une baisse transitoire de l’immunité (fatigue, surmenage, stress…). Dans le langage courant, « prendre froid » équivaut à attraper un « rhume ». Il s'agit d'une infection virale (rhinovirus, influenzae, coronavirus …).

Dans sa forme typique, le sujet éprouve tout au début un sentiment de lassitude vague, de frissonnement, de pesanteur de la tête et parfois des courbatures. Dans les heures qui suivent, des troubles variables s'installent et peuvent concerner le rhinopharynx (sécheresse, cuisson, brûlure) et/ou les fosses nasales (prurit, éternuements, rhinorrhée, larmoiement). L’obstruction nasale s’installe, unilatérale, bilatérale ou à bascule. L’écoulement, parfois très abondant d’un liquide séreux, incolore, filant, irritant les orifices narinaires et la lèvre supérieure, oblige le malade à des mouchages incessants. Le sujet se plaint de céphalées frontales et d’une sensation de plénitude de la face et souvent des oreilles. Il n’y a en général peu ou pas de fièvre (38°C).

La rhinoscopie montre une muqueuse très rouge avec une hypertrophie congestive des cornets inférieurs. Après deux ou trois jours, le malaise s’atténue, les sécrétions changent d’aspect et deviennent plus épaisses, colorées (jaune-vert), avec parfois des stries sanguinolentes.

Puis quelques jours plus tard, les sécrétions se modifient à nouveau ; elles redeviennent moins épaisses, plus claires, muqueuses, puis elles diminuent en quantité et l’obstruction nasale disparaît.

La durée, l’intensité et la gravité de la rhinite aiguë sont variables selon les sujets (en général, la durée de l’évolution est de  5 à 20 jours). Le rhume banal peut survenir au printemps et même en été, lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. Le nombre annuel de rhinites aiguës infectieuses qui peut affecter naturellement un adulte dans nos climats, varie de 0 à  4.

Si le rhume banal dans la majorité des cas est une affection d'évolution bénigne, il faut garder à l'esprit qu'il peut être la source de complications, à type de sinusite aiguë ou plus graves à type de syndrome méningé ou de complications oculaires, voire cervico-médiastinales. Les patients en général, les adultes jeunes en particulier, méritent d'être averti sans pour autant les affoler que l'apparition de symptômes neurologiques (céphalées, vomissements) oculaires ou cervicaux doit les amener à reconsulter.

1 . 1 . 2  -  Formes cliniques

1 . 1 . 2 . 1  -  Rhinite aiguë du nouveau-né et nourrisson


Cette rhinite touche l’enfant de moins de 6 mois, à respiration nasale exclusive. La symptomatologie varie de la simple obstruction nasale bilatérale intermittente à la détresse respiratoire néonatale imposant une hospitalisation.

L’examen des fosses nasales retrouve un œdème de la muqueuse avec des cornets inférieurs tuméfiés jusqu'au contact du septum nasal. Les diagnostics différentiels sont les atrésies de choanes, les hypoplasies des orifices piriformes ou les autres malformations de la face.

1 . 1 . 2 . 2  -  Rhinopharyngite de l’enfant


Les signes cliniques associent une respiration buccale bruyante à une fièvre rarement supérieure à 38,5 °C. L’examen clinique permet de retrouver :

  • une rhinorrhée antérieure mucopurulente bilatérale ;
  • une rhinorrhée postérieure visible sous la forme d’un épais tapis de mucopus sur la paroi postérieure du pharynx ;
  • une discrète rougeur de la muqueuse pharyngée ;
  • des adénopathies cervicales bilatérales inflammatoires et sensibles.

L’otoscopie éliminera une otite moyenne aiguë : elle retrouve en général un tympan dépoli ou légèrement congestif mais il n'y a pas de bombement inflammatoire du tympan avec perte des reliefs, ni d'otalgie.

1 . 1 . 2 . 3  -  Rhinite allergique


Les rhinites allergiques intermittentes (ancienne rhinite allergique saisonnière ou périodique) peuvent se manifester comme une rhinite aiguë mais prédominent classiquement eu printemps. Le trépied clinique repose sur l’association obstruction nasale, rhinorrhée claire abondante, éternuements en salves. Une conjonctivite allergique et un prurit palatin sont souvent associés. Il n’y a pas de facteur infectieux : l’interrogatoire recherche une exposition à un ou des allergènes, un terrain atopiqe. Il faut confirmer l'hypersensibilité spécifique IgE-dépendante par des tests allergologiques cutanés.

1 . 1 . 3  -  Traitement


La prise en charge d’une rhinite ou d’une rhinopharyngite aiguë non compliquée est symptomatique :

  • lavages des fosses nasales au sérum physiologique associés au mouchage du nez et/ou aspirations " au mouche-bébé " ;
  • antalgiques en cas de douleurs ;
  • antipyrétiques en cas de fièvre ;
  •  vasoconstricteurs par voie nasale chez l'adulte en l’absence de contre-indication, en cas d’obstruction invalidante.

Le traitement antibiotique par voie générale n’est pas justifié dans la rhinite ou la rhinopharyngite aiguë non compliquée, chez l’adulte comme chez l’enfant.

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