2. Uvéites antérieures


Ce sont des inflammations de l’iris (iritis) et du corps ciliaire (cyclite) : on parle d’iridocyclite.

Le patient présente un œil rouge associé à une baisse d’acuité visuelle et à des douleurs profondes, le tout en général modéré.

L’atteinte peut être uni ou bilatérale, parfois récidivante et à bascule.

L’examen à la fente retrouve :

  • un cercle périkératique ;
  • une transparence cornéenne normale ;
  • une pupille en myosis ;
  • parfois des adhérences inflammatoires entre face postérieure de l’iris et capsule antérieure du cristallin (« synéchies iridocristalliniennes », ou « synéchies postérieures »), responsables d’une déformation pupillaire ;
  • un phénomène de Tyndall : présence de protéines et de cellules inflammatoires circulant dans l’humeur aqueuse ;
  • des dépôts de cellules inflammatoires à la face postérieure de la cornée : précipités rétrocornéens.

L’examen du fond d’œil doit être systématique à la recherche d’une atteinte vitréenne, rétinienne ou choroïdienne signant l’existence d’une uvéite postérieure.

La recherche d’une étiologie est systématique mais reste souvent négative (50 % des cas) ; les principales causes sont :

  • la spondylarthrite ankylosante : fréquemment accompagnée d’une uvéite antérieure, souvent à hypopion, de caractère récidivant mais de bon pronostic ; le diagnostic repose sur la recherche clinique et radiographique d’une sacro-iléite, d’une atteinte rachidienne et d’une recherche de l’antigène HLA B-27 ;
  • l’uvéite herpétique : suspectée chez des patients présentant déjà des antécédents d’herpès oculaire ;
  • l’arthrite juvénile idiopathique chez l’enfant : uvéite antérieure sévère qui s’accompagne d’une cataracte et d’une kératite d’aspect particulier (kératite en bandelette) ;
  • la sarcoïdose : uvéite antérieure avec des dépôts rétrodescemétiques, des nodules iriens ; une atteinte postérieure est fréquente ;
  • la maladie de Behçet : classiquement uvéite antérieure récidivante à hypopion associée à une hyalite et à une vascularite rétinienne
  • le LED (lupus érythémateux disséminé) ;
  • le lymphome oculocérébral chez le sujet âgé.

La prise en charge associe :

  • traitement local systématique :
    • par collyres mydriatiques, pour la prévention ou la suppression des synéchies postérieures,
    • et par collyres corticoïdes ;
  • traitement étiologique éventuel.
Figure 21 : Représentation schématique des signes d’uvéite antérieure
Figure 22 : Uvéite antérieure : synéchie irido-cristallinienne
Figure 23 : Uvéite antérieure : précipités rétro-cornéens
Figure 24 : Uvéite antérieure : précipités rétrocornéens (examen la lampe à fente) et Uvéite antérieure à hypopion au cours d’une spondylarthrite ankylosante.
Figure 25 : Kératite en bandelette (uvéite antérieure au cours d’une arthrite chronique juvénile de l’enfant)
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