2  -  Les colles chirurgicales


Elles ont pour but de suturer de façon simple et atraumatique. Elles favorisent l’hémostase locale, renforcent les sutures et assurent l’adhésion tissulaire.
On distingue les colles synthétiques et les colles biologiques.

2 . 1  -  Les colles synthétiques

2 . 1 . 1  -  Colles acryliques (à base de cyanoacrylate)

Ces colles sont issues de la famille des cyanoacrylates de formule générale :
                                                   CH2 = C(CN)-COOR
avec R un radical méthyl, propyl, butyl, éthyl, hextyl, heptyl ou octyl. L’adhésion serait inversement proportionnelle à la longueur de la chaîne.
Elles sont caractérisées par leur rapidité de prise (10-30 secondes) et par leur grande toxicité tissulaire (il faut éviter tout contact avec des tissus vasculaires ou nerveux (nécrose).
L’isobutylcyanoacrylate est le mieux toléré.

Figure 22 : Formulation de l’ isobutylcyanoacrylate

Non résorbables, elles se présentent sous forme liquide et polymérisent en présence d’humidité. Leur mise en Ĺ“uvre est facile. L’adhérence est forte.
L’adhésion serait due à deux phénomènes :

  • Liaison chimique liant les molécules OH des tissus avec les molécules H des cyanoacrylates
  • Micro-clavetage.
    Le contrôle de l’hémostase est important : l’adhésion sera meilleure sur surface sèche.

2 . 1 . 2  -  Colles chimiques à base de formaldéhyde (colles GRF : Gélatine – Résorcine – Formol) ou colles GRA (Gélatine – Résorcine – Aldéhyde)

Plus utilisées, elles nécessitaient une préparation extemporanée (application du mélange Gélatine – Résorcine, puis formol). Le formol entraîne une toxicité tissulaire. Ces colles pouvaient entraîner des réactions allergiques.

2 . 2  -  Colles biologiques

Biocompatibles et résorbables, les colles biologiques favorisent la cicatrisation des plaies. Leur application, aisée, est strictement locale. Elles ne possèdent aucune toxicité mais peuvent présenter un risque allergique.
Elles comportent des facteurs humains de l’hémostase coagulables sous l’effet de la thrombine. Elles sont préparées à partir de pools de plasma de donneurs européens sélectionnés, contrôlés et subissant une thermo-inactivation. Il existe un risque de contamination virale, minime, mais non nul. Ces colles ne présentent aucun risque de rejet. Il n’existe pas de réaction inflammatoire.
Elles reproduisent et amplifient la dernière phase de la coagulation, aboutissant à la formation d’un caillot de fibrine (fibrinoformation) concentré dont la durée de vie est prolongée par l’action de l’aprotinine. Un mélange de fibrinogène, de facteur XIII et d’aprotinine est mis en présence de thrombine activée, ce qui déclenche la formation d’un caillot de fibrine concentrée.
Ils sont contre-indiqués en cas d’hypersensibilité à un des composants, les injections dans la muqueuse nasale et le saignement important touchant les gros vaisseaux.
L’utilisation systématique d’une colle biologique, pour renforcer la structure du caillot, entraînerait une réduction significative des ostéoradionécroses des maxillaires post-extractionnelles.

Exemples : le Tissucol ® (Baxter) et le Bériplast ® (Aventis).
Exemple : le Tissucol ®.

Figure 23 : Mécanisme d’action du Tissucol®

La résistance interne à la traction doit être importante pour éviter toute rupture (Tissucol® : 120 kPa).
L’adhérence conditionne le collage des tissus, et donc la cicatrisation. Elle est mesurée par le test du « rat skin ». Pour le Tissucol®, elle est de 20 kPa.

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