4  -  Composition du lait maternel


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La quantité et la qualité du lait maternel évoluent au fil des jours pour satisfaire les besoins nutritionnels du nouveau-né puis du nourrisson. Mais la composition du lait évolue également au cours d’une même tétée et tout au long de la journée.

4 . 1  -  Le colostrum

Le colostrum, sécrétion épaisse et de couleur jaunâtre, est peu abondant. La quantité moyenne est de 20-30 ml à J1, 40-60 ml à J2.

Le colostrum est riche en :

  • anticorps (IgA) et en millions de globules blancs : protection contre les infections ;
  • grande quantité de sels minéraux retenant l’eau dans l’organisme du nouveau-né et limitant ainsi la fuite hydrique et la perte de poids des premiers jours ;
  • protéines et graisses pour la croissance ;
  • hormones et enzymes facilitant la digestion et induisant le métabolisme hépatique ;
  • facteurs de croissance tissulaire et facteurs favorisant la multiplication et l’implantation de bactéries intestinales impliquées dans le bon fonctionnement du système immunitaire digestif et la défense contre les infections ;
  • la vitamine E est la plus importante des vitamines dans le colostrum.
Figure 2 : Composition moyenne du colostrum (en g pour 100 ml)
Source : Rotten D. Physiologie de la grossesse. 2ème éd. Paris : Masson ; 1991.

4 . 2  -  Le lait maternel

4 . 2 . 1  -  Généralités

Le colostrum est remplacé progressivement par le lait de transition puis le lait mature.

La composition du lait varie d’un jour et d’une tétée à l’autre.

4 . 2 . 2  -  Les principaux constituants du lait maternel

4 . 2 . 2 . 1  -  L’eau

(88 g / 100 ml)
C’est le principal constituant du lait.

4 . 2 . 2 . 2  -  Les protéines

(0,9 à 1,2 g / 100 ml).

La caséine
représente 30 % des protéines totales ; très fine, très digeste ; elle est le site des liaisons avec le fer.

Les protéines solubles : 70 % des protéines totales :

  • la lactoferrine qui a une affinité pour le fer d’où sa propriété bactériostatique ;
  • l’alpha-lactalbumine est impliquée dans la synthèse du lactose ;
  • les immunoglobulines sont en moins grande quantité que dans le colostrum. Le lait maternel contient peu d’IgG : l’enfant les a reçues de sa mère par voie transplacentaire. Par contre le lait est très riche en IgA sécrétoires, résistantes à l’acidité gastrique et donc actives dans la protection de la barrière intestinale ;
  • le lysozyme : c’est une protéine soluble, en quantité importante, lysant les parois des bactéries.

4 . 2 . 2 . 3  -  Les lipides

(3 à 4 g / 100 ml).

Leur composition est la plus variable, elle dépend de l’alimentation maternelle, du moment de la journée, du stade de la lactation et de la période de la tétée. Les lipides fournissent 50 % des apports caloriques :

  • les triglycérides : constituent 98 % des lipides. Riches en acides gras essentiels, ils sont importants pour la constitution des membranes (cerveau, rétine…) et pour la synthèse des prostaglandines ;
  • le cholestérol : varie peu avec l’alimentation de la mère ou le stade de la lactation. On retrouve néanmoins dans le lait humain dès les premiers jours des facteurs influençant le métabolisme du cholestérol, ce qui protégerait à long terme l’individu contre l’hypercholestérolémie.

4 . 2 . 2 . 4  -  Les glucides

  • Le lactose (6,8 g / 100 ml), nécessaire à la construction du cerveau, il existe en quantité importante dans le lait maternel ; il protège le tube digestif contre la croissance bactérienne en induisant une baisse du pH intestinal.
  • Les oligosaccharides sont présents en quantité plus importante dans le colostrum que dans le lait maternel.

4 . 2 . 2 . 5  -  Les sels minéraux, oligo-éléments et vitamines hydrosolubles

Les sels minéraux : leur teneur est relativement faible par rapport au lait de vache mais suffisante pour couvrir les besoins du nouveau-né.
Leur quantité n’est pas fonction de l’alimentation maternelle.

  • Na = 10 à 20 mg / 100 ml ;
  • Ca = 25 à 50 mg / 100 ml ;
  • Fer = 0,05 mg / 100 ml ;
  • Le rapport calcium/ phosphore (= 2) est relativement élevé.


Les vitamines sont liées aux protéines.
Les apports en vitamine D dépendent de l’alimentation de la mère.
L’apport alimentaire maternel en vitamine K influence peu la composition du lait, d’où la nécessité d’apporter au nouveau-né, 20 mg de vitamine K par semaine en prévention de la maladie hémorragique et ce pendant toute la durée de l’allaitement maternel exclusif.
La concentration en vitamine C est satisfaisante.

Composition approximative du lait materne pour 100 ml
Source : Rotten D. Physiologie de la grossesse. 2ème éd. Paris : Masson ; 1991.
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