3  -  Complications post césarienne


Outre les complications dues à l'anesthésie qui ne seront pas évoquées dans ce chapitre nous aborderons les complications possibles à long terme ou dans les suites immédiates.

3 . 1  -  Complications dans les suites immédiates

3 . 1 . 1  -  Infection urinaire


L'infection urinaire est la complication la plus fréquente chez les patientes césarisées.

Elle doit être recherchée systématiquement lors de l’ablation de la sonde urinaire ou lors de toute pyrexie en période post-opératoire.

Elle est majorée en cas d’analgésie péridurale.

Sa fréquence est très variable en fonction de l’application de mesures spécifiques  (drainage vésical clos…).

Les symptômes d'infections urinaires vont dépendre de l'ampleur et de la localisation de l'infection

Les signes d'appels sont :

  • Pollakiurie,
  • Brûlures mictionnelles,
  • Douleurs lombaires, 

A l'examen :

  • Les urines sont troubles, la bandelette urinaire est positive (leucocytes, nitrites) 
  • L'examen clinique met en évidence des douleurs lombaires en cas de suspicion de pyélonéphrite.

L'ECBU confirme le diagnostic.

Les principes du traitement sont les mêmes qu'en dehors de la grossesse soit antibiothérapie en fonction des germes identifiés.

3 . 1 . 2  -  Endométrite


L'endométrite ou infection de l'endomètre débute souvent, 3 à 5 jours après l'accouchement, ici la césarienne.

Les signes d'appel sont :

  • Fièvre modérée à 38 °C,
  • Douleurs pelviennes peu intenses,
  • Lochies  abondantes et malodorantes. 

A l'examen :

  • L'utérus est mal involué avec stagnation de la hauteur utérine et col béant, 
  • Douleur à la mobilisation utérine,
  • Lochies abondantes et malodorantes. 

Le diagnostic est clinique.

  • L'examen bactériologique vaginal a surtout pour but d'identifier le germe en cause pour adapter si besoin le traitement antibiotique.

La prise en charge d’une endométrite du post-partum quel que soient les modalités de l'accouchement (voie basse ou césarienne) est :

  • Hospitalisation. 
  • NFS, examen bactériologique vaginal et urinaire, hémoculture si fièvre > 38,5°C. 
  • Antibiothérapie à large spectre et compatible avec l'allaitement, type amoxicilline + acide clavulanique intraveineuse puis relais per os après normalisation de la température adaptée secondairement aux résultats des prélèvements vaginaux. 
  • Eventuellement, utérotoniques pour favoriser la rétraction utérine. Ocytocine (Syntocinon® IM) ou méthylergométrine (Methergin® per os). 
  • En cas de forte fièvre (> 38,5° C), le lait doit être tiré et jeté jusqu'à défervescence thermique. 
  • Discuter un traitement anticoagulant préventif, surtout en cas de mauvais terrain veineux.

3 . 1 . 3  -  Phlébite pelvienne


Elle complique une endométrite. Il faut y penser devant une endométrite sévère et rebelle au traitement antibiotique.

Les éléments du diagnostic ne sont pas spécifiques :

  • signes urinaires (dysurie, pollakiurie, rétention d'urines),
  • signes intestinaux (ballonnement, ténesme),
  • douleur d'un paramètre au toucher vaginal,

C'est leur association à l'endométrite qui est évocatrice.

Le diagnostic sera confirmé par  l'échographie Doppler pelvienne, parfois il faudra cependant avoir recours à un scanner voire une IRM pelvienne.

Le traitement repose sur une prescription d'héparine à doses curatives et d'antibiotiques.

3 . 2  -  Complications à long terme


La femme porteuse d'un utérus cicatriciel aura désormais un pronostic obstétrical réservé si elle a une nouvelle grossesse avec un risque majoré de :

  • Rupture utérine
  • Placenta prævia
  • Placenta accreta…
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