Un régime diététique est une modification de l’alimentation spontanée d’un individu dans le but d’en éliminer les effets momentanément ou définitivement nocifs. La prescription d’un régime nécessite d’avoir établi un diagnostic, de disposer de preuves que le régime a une efficacité dans l’affection concernée, et qu’il n’existe pas de contre-indications. Il faut ensuite expliquer le pourquoi du régime et ses modalités dans le détail, convaincre le patient, s’assurer de sa compréhension, enfin évaluer l’adhésion au régime.
A. Porter l’indication d’un régime diététique
1. Diagnostic établi
La prescription d’un régime nécessite d’avoir établi un diagnostic : obésité, diabète, hyperlipidémie (l’anomalie biologique doit avoir été vérifiée), insuffisance cardiaque, etc. Dans les régimes d’exclusion, surtout s’ils sont contraignants et
définitifs (par exemple le régime sans gluten dans la maladie cœliaque), il faut une certitude diagnostique (atrophie villositaire à la biopsie duodénale).
2. Preuve de l’efficacité du régime
Il faut disposer de preuves que le régime a une efficacité dans l’affection concernée : diminution des complications de l’obésité ou du diabète, prévention des récidives d’infarctus dans la maladie coronaire, prévention des rechutes, de l’ostéoporose et diminution des risques de cancer dans la maladie cœliaque. Sauf exception (régime méditerranéen et récidive d’infarctus), ces preuves sont apportées par des études de faible niveau de preuve.
3. Absence de contre-indications
Les régimes peuvent avoir des effets secondaires. Chez le sujet âgé, un régime désodé strict peut conduire à des accidents de déshydratation et d’hyponatrémie. Dans un syndrome de malabsorption intestinale, un régime sans résidu trop sévère, peu varié, monotone, peut conduire à une réduction des apports et une dénutrition progressive, voire certaines carences électives (vitamine C). Les régimes fortement restrictifs (par exemple à bas ou très bas niveau calorique) sont contre-indiqués en cas d’affection inflammatoire ou maligne évolutive,en cas d’affection psychiatrique grave ou de dépression, et lorsqu’existent des
antécédents de troubles du comportement alimentaire.
B. Convaincre et suivre
L’adhésion au régime est d’autant meilleure que l’intérêt du régime a été compris et que ses modalités ont été personnalisées et bien détaillées :
– montrer les bénéfices attendus ;
– expliquer les modalités du régime dans le détail :
• interrogatoire alimentaire,
• principaux éléments du régime,
• adapter le régime aux habitudes du patient ;
– vérifier l’adhésion au régime :
• compréhension,
• facteurs favorisant l’adhésion,
• surveillance du maintien de l’adhésion au régime.
(1) Consultation diététique réalisée par un diététicien.