1  -  Définitions

1 . 1  -  Facteurs de risques

1. Notion de facteur de risque

Il s’agit d’une situation associée à une majoration du risque de survenue de complications cardiovasculaires (CV) ischémiques. Il peut s’agir :

  • d’un état physiologique (vieillissement, ménopause) ;
  • d’un état pathologique (HTA, diabète, obésité abdominale) ;
  • d’une habitude de vie (tabagisme, sédentarité).

En toute rigueur, lorsqu’il n’existe aucune relation de causalité directe, il s’agit en fait d’un « marqueur de risque », témoin d’un processus (par exemple, l’élévation de la microalbuminurie, l’élévation de la protéine C réactive – CRP). S’il existe un lien de causalité directe entre l’agent et la maladie, il s’agit d’un authentique « facteur de risque ».

Pour que le facteur de risque soit cliniquement pertinent, il doit satisfaire plusieurs conditions :

  • intensité de la relation : gradient de risque élevé pour chaque écart type de variation du facteur ;
  • relation dose/effet : le risque de développer la maladie augmente proportionnellement selon le niveau d’exposition au facteur de risque ;
  • indépendance : l’association entre le facteur de risque et la maladie persiste quel que soit le niveau des autres facteurs de risque (la relation persiste en analyse multivariée) ;
  • concordance : association établie par plusieurs études épidémiologiques convergentes ;
  • séquence temporelle : l’exposition au facteur de risque précède la maladie ;
  • cohérence physiopathologique : caractère plausible de l’association sur des données expérimentales ;
  • réversibilité : la correction du facteur de risque lors d’études contrôlées permet de prévenir la maladie ou d’en réduire l’incidence. Cette démonstration essentielle établit formellement la preuve de la causalité.


2. Risque absolu (RA)

Le risque absolu est la probabilité de présenter la maladie dans un laps de temps donné. Ce risque est exprimé en taux de complications ischémiques au cours d’une période généralement extrapolée à 10 ans.

Le gain en risque absolu (différence des risques absolus) permet de calculer le NPT : (RAx – RAy)–1, où RAx représente le RA d’un individu x et RAy, d’un individu y. Autrement dit, le NPT donne le « nombre de personnes à traiter » pendant une durée déterminée pour espérer éviter un événement.

3. Risque relatif (RR)

Le risque relatif est le rapport du risque d’un individu exposé versus le risque d’un individu de référence non exposé au facteur de risque cardiovasculaire (FRCV).

Par exemple, RR = 3 indique que l’individu exposé au facteur de risque a une probabilité triplée de présenter la complication ischémique par rapport à un individu qui n’est pas exposé au facteur de risque.

Autre exemple, RR = 0,5 indique que l’individu exposé à un facteur protecteur a une probabilité réduite de moitié de présenter la complication ischémique par rapport à l’individu qui n’est pas exposé à ce facteur.

Lorsque l’on compare des interventions de prévention lors d’études différentes, ce sont les risques relatifs qui doivent être considérés.

Lorsque, à l’échelon individuel, on souhaite estimer le bénéfice potentiel d’une intervention pour un individu, c’est le gain en risque absolu qui doit être intégré.

1 . 2  -  Prévention primaire et secondaire

1. Prévention primaire

Elle consiste à éviter la survenue ultérieure d’un accident cardiovasculaire, en corrigeant les facteurs de risque identifiés chez des patients indemnes de tout événement cardiovasculaire.

2. Prévention secondaire

Elle consiste à éviter la survenue d’un accident cardiovasculaire chez des patients ayant déjà présenté un accident cardiovasculaire, en corrigeant les facteurs de risque identifiés et en agissant sur la maladie cardiovasculaire constituée.

3. Prévention primo-secondaire

La frontière entre ces deux situations (primaire et secondaire) est souvent artificielle, d’autant plus que le risque d’un malade en prévention primaire peut être équivalent à celui d’un malade en prévention secondaire.

On parle parfois de prévention primo-secondaire pour les situations où des lésions athéromateuses sévères ont été identifiées, et souvent traitées, sans qu’elles aient donné lieu à des complications ischémiques authentiques.

On parle de prévention tertiaire quand il s’agit de traiter des séquelles de l’accident (rééducation par l’activité physique, par exemple).

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