2  -  Complications cutanées infectieuses

Il peut s’agir d’infections banales ou liées à des germes opportunistes.

2 . 1  -  Verrues

Cf. Item 149 : Tumeurs à papillomavirus humain (HPV).

Infections à papillomavirus humains (PVH), virus à ADN, très répandus, capables d’infecter la peau et les muqueuses et dont certains peuvent être oncogènes.

Au niveau muqueux, l’infection à PVH est responsable de condylomes ou de végétations vénériennes.

Sur la peau, les verrues peuvent avoir plusieurs aspects cliniques mais ont souvent une composante kératosique marquée : verrues vulgaires, verrues en mosaïque des plantes, ou verrues planes.

Chez les sujets greffés :

  • certaines lésions précancéreuses peuvent être infectées par des PVH oncogènes ce qui peut favoriser leur transformation ;
  • verrues et kératoses peuvent être présentes en grand nombre, elles surviennent en moyenne 5 ans après la greffe chez la moitié des transplantés ;
  • certaines de ces verrues peuvent se confondre cliniquement avec des lésions précancéreuses (kératoses actiniques) ;
  • la prise en charge est difficile, les lésions résistant aux traitements habituels.

2 . 2  -  Infections à virus herpès

Cf. Item 84 : Herpès cutané et muqueux.

Cinquante pour cent des transplantés d’organe séropositifs pour le HSV développent dans les mois qui suivent la greffe des infections détectables à HSV faisant discuter une prophylaxie quotidienne par valaciclovir.

Dix à 15 % des transplantés d’organe développent dans les années qui suivent une varicelle ou un zona, souvent extensifs dans ce contexte. Un traitement par aciclovir, par voie intraveineuse, adapté à la fonction rénale est indispensable.

Les lésions induites sont souvent sur ce terrain plus sévères et étendues.

Les primo-infections à HSV sont dans ce contexte plus sévères.

2 . 3  -  Infections opportunistes

En raison de l’immunosuppression, une très grande diversité de micro-organismes, notamment des organismes opportunistes, peut être responsable d’infections cutanées.

Il peut s’agir de bactéries (Nocardia…), de levures (Cryptococcus…), de champignons filamenteux (Aspergillus…) ou de mycobactéries atypiques.

Les lésions cutanées sont peu spécifiques : lésions collectées (abcès, pustules), nodules superficiels ou profonds, voire tableaux d’érysipèle ou d’ulcérations chroniques.

La biopsie de ces lésions avec prélèvements multiples pour examen histologique avec colorations spéciales, examen direct et mise en culture pour analyses bactériologique, mycologique et parasitologique est indispensable devant ces lésions inhabituelles.

Une fiche d’information aux malades transplantés d’organes solides concernant la protection solaire est disponible sur le site www.sfdermato.org.

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