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On distingue : les tumeurs épithéliales, les tumeurs mésenchymateuses et les tumeurs à double composante.
Tumeurs épithéliales d'origine dentaire
Améloblastomes
Les améloblastomes sont des tumeurs qui dérivent des améloblastes (cellules de l’émail). Ces améloblastes ont perdu leur capacitéà fabriquer de l’émail.
L’âge de survenue de cette tumeur est de quinze à trente ans. Elle atteint la mandibule dans 85 % des cas, surtout dans la région angulomandibulaire.
Les améloblastomes se présentent cliniquement comme des tumeurs bénignes, à développement progressif, à point de départ endo-osseux. La tumeur finit par souffler les corticales et s'extériorise.
On note : douleurs, mobilité dentaire, éventuellement accident de surinfection et fracture spontanée puis, tardivement, ulcération avec bourgeonnement tumoral au niveau de la cavité buccale.
Radiologiquement (fig. 7.4), on observe :
Les améloblastomes ne sont pas entourés d'une capsule. Il existe des pseudopodes tumoraux intraosseux s'infiltrant dans les canaux de Havers. Après effraction corticale, l'envahissement des parties molles par la tumeur se fait par invasion et non par refoulement, modalité d'invasion des tumeurs malignes, ce qui fait qu'on considère que les améloblastomes sont des tumeurs bénignes à malignité locale. Il n'y a jamais de métastase dans les améloblastomes. En revanche, cette tumeur peut dégénérer en une véritable tumeur maligne : l’épithélioma adamantin, tumeur qui, elle, donne des métastases fréquentes, en particulier par voie sanguine. Le risque de dégénérescence est de plus en plus fréquent au fur et à mesure des récidives.
Le traitement est exclusivement chirurgical : exérèse en passant à distance de la lésion. Cette modalité sous-entend un bilan d'extension correct de la tumeur intraosseuse, avec en particulier un examen tomodensitométique et/ou une IRM.
Autres tumeurs épithéliales d'origine dentaire
Elles sont habituellement diagnostiquées sur l'examen anatomopathologique de la pièce opératoire (tumeurs odontogéniques épidermoïdes, tumeurs de Pindborg, adéno-améloblastome, kyste de Gorlin, tumeurs odontogéniques à cellules claires). Elles nécessitent une exérèse en os sain.
Tumeurs mésodermiques d'origine dentaire
On distingue les myxomes et les fibromyxomes odontogènes, les fibromes odontogènes, les cémentoblastomes, les cémentomes et les dysplasies cémentaires péri-apicales.
Ce sont des tumeurs peu fréquentes, souvent de diagnostic fortuit sur radiographie. Elles nécessitent en général une exérèse en os sain.
Tumeurs épithéliales et mésenchymateuses d'origine dentaire
Les plus fréquentes tumeurs de ce type sont les odontomes : il s'agit d'hamartomes de survenue fréquente, en général avant l’âge de vingt ans.
Au premier stade, il existe des zones radio-claires bien délimitées, puis on note une individualisation progressive d'opacité de type dentaire aboutissant à une masse compacte très dense entourée d'un halo clair périphérique (fig. 7.5). Le traitement est l’énucléation chirurgicale simple.
La classification de ces tumeurs repose sur l'identification macroscopique et microscopique du tissu reproduit par la tumeur, autrement dit le critère d'identification n'est pas la nature hypothétique de la cellule dont est censée provenir par prolifération la tumeur mais le type de cellules et de tissu reproduit par la prolifération tumorale.
Nous ne ferons que les citer, car leur aspect clinique et radiologique ainsi que leur traitement sont identiques à ceux rencontrés dans les localisations sur d'autres os.
Tumeurs osseuses
On distingue l'ostéome ostéoïde, l'ostéoblastome et l'ostéome (de localisation cranio-faciale très fréquente).
Tumeurs cartilagineuses
On distingue : le chondrome, l'ostéochondrome (maladie exostosante et ostéogénique solitaire), le chondroblastome et le fibrome chondromyxoïde.
Tumeurs conjonctives (fibromes)
Parmi les tumeurs conjonctives, la dysplasie fibreuse est de localisation cranio-faciale très fréquente (fig. 7.6).
Tumeurs à cellules géantes
On y trouve tumeurs à myéloplaxes, granulome central réparateur à cellules géantes et le chérubinisme (localisation essentiellement angulomandibulaire, parfois maxillaire).
Citons également les tumeurs vasculaires (angiomes qui posent des problèmes particuliers au niveau facial), les tumeurs nerveuses, les lipomes intraosseux, les kystes anévrismaux et les kystes osseux essentiels.