5  -  Immunité anti-tumorale

La réponse immune joue un rôle majeur dans la défense de l’organisme contre les tumeurs, et est probablement responsable du contrôle et de la majorité des tumeurs. Ceci est notamment valable à la phase initiale d’émergence des tumeurs, mais l’infiltration tumorale par des lymphocytes à un stade plus évolué reste un facteur pronostic important pour plusieurs tumeurs.

5 . 1  -  Effecteurs de la réponse immune anti-tumorale

La réponse immune anti-tumorale fait intervenir :

  • l’immunité innée, avec notamment des cellules cytotoxiques (ex : lymphocytes NK), et des facteurs solubles (ex : interféron gamma), qui peuvent avoir des effets directs ou indirects (pro-inflammatoire ou anti-angiogénique) ;
  • l’immunité adaptative, c’est-à-dire dépendante de la reconnaissance de molécules spécifiques produites par la tumeur.


Les mécanismes effecteurs de la réponse immune anti-tumorale sont :

  • la cytotoxicité directe par les lymphocytes NK (NK = natural killer), les lymphocytes T cytotoxiques (CD8), ou les cellules dendritiques IKDC (Interferon gamma producing killer dendritic cells) (tableau 8.4) ;
  • la cytotoxicité médiée par les anticorps, qui paraît notamment très utile en thérapeutique, avec l’utilisation d’Ac monoclonaux spécifiques de certains antigènes exprimés par les tumeurs (CD20, EGFR) ;
  • la production de facteurs solubles capables de moduler la réponse inflammatoire locale et/ou l’angiogénèse, tels l’interféron gamma.
Tableau 84 : Mécanismes effecteurs de la réponse immunitaire anti-tumorale par cytotoxicité directe

5 . 2  -  Échappement des tumeurs à la réponse immune

Les mécanismes d’échappement des tumeurs concernent à la fois la réponse immune innée et adaptative. Il peut s’agir :

  • d’une immuno-sélection : sélection au cours du temps des sous-clones tumoraux ayant acquis des mécanismes d’échappement à la réponse immune. Ces sous-clones sont généralement sélectionnés en raison de la diminution de l’expression de cibles ou l’augmentation de l’expression d’inhibiteurs ;
  • d’une immuno-subversion (induction d’une tolérance spécifique) mettant en jeu des phénomènes plus complexes de coopération intercellulaire.


En savoir plus : « Exemples de mécanismes impliqués dans l’immuno-sélection ».

5 . 3  -  Stratégies thérapeutiques immunologiques

Pour les tumeurs viro-induites la stratégie vaccinale peut être efficace. Ainsi la vaccination d’une population contre l’hépatite B permet de prévenir la survenue d’hépatites chroniques B et de réduire de façon importante l’incidence du carcinome hépatocellulaire qu’elle aurait induit.

L’immunothérapie par instillation du vaccin BCG en intravésical est utilisée depuis de nombreuses années pour contrôler l’évolution des tumeurs superficielles de vessie de haut grade.

Des injections d’interleukine 2 peuvent induire des régressions métastatiques dans certains cancers du rein ou dans les mélanomes.

Actuellement, plusieurs anticorps monoclonaux sont dirigés contre des antigènes spécifiques des tumeurs. Ces Ac sont éventuellement associés à des radio-éléments ou des toxines.

 Exemples d’anticorps monoclonaux anti-tumoraux .

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