Didactique et pédagogie du handball

Evolution du jeu depuis les années 60

Années 60/70

Le jeu repose sur une dominante physique avec des joueurs essentiellement à grand gabarit capables de tirer de loin (essentiellement en suspension). Les phases d'attaque sont relativement longues et consistent essentiellement à mettre en position de tir un grand joueur tireur comme par exemple le roumain Gruia.

Le jeu à l'aile est quasi inexistant et les tirs se font surtout au centre suite à de grandes course des joueurs de la base arrière. Peu de fautes sont sifflées et la protection du joueur n'est pas une priorité du corps arbitral. Les défenses mises en place sont généralement de type homme à homme et surtout « 0-6 » pour opposer un véritable « mur défensif » à l'attaque, ce qui a pour conséquence de proposer des scores faibles comme lors de la finale du championnat du monde en 1970 à Paris où la Roumanie s'est s'imposée après prolongation sur le score de 13 à 12 face à la RDA (10-10 à la fin du temps réglementaire). Les grandes nations durant cette période sont la Roumanie, la RDA ou encore l'URSS.

Années 80

L'apparition des fautes d'attaquant (percussions, passage en force, mauvais bloc) permet aux attaquants de mettre en place leur jeu de façon plus aisée. La durée de préparation des attaques placées devient plus réduite, les attaques durent moins longtemps. Lors de championnat du monde en 1982, 70% des attaques n'excédaient pas 30 secondes contre 45% en 1970. La mise en place des changements attaques/défenses permet d'accélérer le jeu et de réduire les phases de récupération dans le jeu. Les phases de jeu dont la durée est supérieure à 1 minute disparaissent (6% d'attaque supérieure à 1 minute lors des championnats du monde 1982 contre 18% en 1970, Source FFHB). Une des conséquences est que l'on observe une accélération du jeu (104 attaques lors de la finale des championnats du monde en 1982 contre 51 lors de celle de 1970) et une augmentation des scores par exemple lors de la finale des championnats du monde en 1982, l'URSS l'avait remporté 30 à 27 face à la Yougoslavie. Les défenses se différencient, on observe la mise en place assez fréquente de défense type 1-5 ou 0-6 à l'exception des Yougoslaves qui mettent en place leur défense 3-2-1 (développée depuis 1968).

A partir de 1980, l'Algérie met en place une défense de type 3-3. Les joueurs deviennent plus athlétiques et plus techniques, la volonté est de porter le danger à tous les postes du terrain mais aussi en montée de balle rapide. Une plus grande variété de tir se développe comme la « roucoulette » ou encore le tir au travers (à l'amble). Le profil du grand joueur puissant laisse la place à celui d'un joueur légèrement moins grand mais plus rapide et plus technique à l'image du yougoslave Mile Isakovic.

Années 90

On constate une amélioration de l'affinement de la motricité et une phase de d'accélération de la phase finale de conclusion des attaques placées. Toutes la palettes des tirs est utilisées afin de déclencher vite les tirs ou encore de « passer » à travers la défense. La taille moyenne des joueurs augmente tout en conservant la volonté d'avoir des joueurs athlétiques, rapides, dynamiques. La contre-attaque est recherchée systématiquement et en conséquence les défenses deviennent plus offensives envers les attaques adverses pour pouvoir récupérer facilement la balle. Le but de la défense est « d'attaquer l'attaque » pour monter des balles rapidement. Le jeu développé par les sud coréens à la fin des années 90 illustre bien cela. L'ensemble des équipes possède plusieurs types de défenses en fonction des adversaires rencontrés. Les défenses se caractérisent par une grande mobilité des joueurs. Cette période est marquée par une domination importante de la Suède avec des joueurs comme Wislander capables de jouer en pénétration mais aussi de tirer de loin.

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