L’acte de manger chez l’enfant est un acte complexe et répond à plusieurs fonctions :
La faim : manger répond à un besoin instinctuel fondamental. La faim crée un état de tension apaisé par le repas. Manger ne se limite donc pas au seul fait de s’alimenter et ne constitue pas qu’une simple fonction physiologique. Manger fait aussi intervenir la psyché, consciemment et inconsciemment.
Le plaisir : manger procure de surcroît du plaisir ; plaisir de sucer, de mordre et de croquer, servant d’exutoire à l’agressivité normale. L’échange et l’attachement : mise en relation, communication.L’adulte, en faisant don de nourriture à l’enfant, fait don de lui-même, d’amour. L’enfant, en acceptant la nourriture, accepte sa mère (qui, en retour, se sent aimée et reconnue comme bonne mère). Être nourri pour un enfant, c’est aussi être aimé. Le dedans et le dehors : au niveau de la bouche, s’opère des échanges entre ce qui est du dehors (de l’autre) et ce qui est dedans (soi). Plusieurs mécanismes psychiques inconscients (introjection, incorporation, identification…) font intervenir ces notions de dedans et de dehors, d’intime et de collectif, de soi et de l’autre…des limites du corps… La structuration de la personnalité et la mise en place des relations d’objet (relation avec l’entourage). Le Moi se forme à partir d’éprouvés corporels. L’enfant établit une relation objectale dans laquelle s’enracine la fonction alimentaire. Significations sociales et culturelles – imaginaires et symboliques : dans chaque culture, manger revêt des significations particulières qui dépassent le simple fait de manger. Manger ne se limite donc pas au seul fait de s’alimenter et ne constitue pas qu’une simple fonction physiologique. Manger fait aussi intervenir la psyché, consciemment et inconsciemment.