Tout deu-Tout Flamme
A certains moments, les adolescents peuvent être « tout feu, tout flamme »mais les mêmes sujets peuvent être au plus mal quelques instants plus tard, à la faveur d’une contrariété, d’une déception ou d’une frustration. Passer du rire aux pleurs, de l’euphorie à la tristesse, de l’espoir à la détresse fait intimement partie de l’adolescence, âge des paradoxes et des fluctuations extrêmes (Pommereau).
Les plaintes corporelles. Compte tenu de la place qu’occupent les transformations du corps dans la métamorphose de l’adolecence, il est habituel que les préoccupations mineures soient légion.
Les troubles du comportement transgressif se rencontrent plutôt chez les garçons, les malaises physiques répétitifs sont beaucoup plus fréquents chez les filles, aboutissant à la formulation de plaintes corporelles plus ou moins vagues, diffuses. L’être au masculin grandit sous le signe de réalisations concrètes : le faire, le savoir-faire, l’action priment sur tout le reste.
L’être au féminin évolue sous le signe du « creux, du « souple », synonyme de capacité à recevoir, à contenir, à enfanter.
Les plaintes somatiques exprimées par l’adolescent en difficulté surviennent à l’emporte-pièce, prenant parfois des proportions considérables et cèdant très souvent aussi soudainement qu’elles sont apparues.
Les plaintes les plus courantes : douleur physique témoignant de la souffrance morale ressentie, l’inertie corporelle, qui restitue les sentiments de « sidération affective, perte de conscience qui répond au désir de rompre avec des pensées intolérables. Parfois intriquées, elles peuvent aboutir à la constitution de crises de spasmophilie, chez les filles essentiellement. Ces crises associent un état anxieux intense, des phénomènes neuromusculaires divers (picotements, contractures) attribuées à tort à des anomalies métaboliques (déficit calcium, magnésium). Les maux de tête et de ventre figurent parmi les algies les plus courantes. Les céphalées peuvent s’accompagner de nausées. D’autres manifestations classiques : des douleurs de dos, des maux de gorge, des sensations d’extrême fatigue. Ce sont des malaises physiques accompagnant les crises d’angoisse. D’autres plaintes corporelles frappent par leur étrangeté, évoquant des troubles psychiques graves. Les céphalées récidivantes du sujet jeune correspondent souvent à d’insoutenables « prises de tête ».