Rôle de la salive (Chardin et coll, 2007)
La salive contient un nombre important de protéines qui participent à la protection des tissus buccaux ainsi que des peptides à action bactéricide. A l’exception des immunoglobulines, l’activité des substances antimicrobiennes de la salive n’est pas spécifique d’une espèce bactérienne donnée. Ainsi le rôle de ces substances est plutôt de prévenir la prédominance de telle ou telle espèce sur les autres et d’établir puis de maintenir l’équilibre de l’écosystème. Deux mucines salivaires génétiquement différentes ont été identifiées, une de haut poids moléculaire appelée MG1 puis MUC5B, l’autre de poids moléculaire plus faible appelée MG2 puis MUC7. MUC7 est capable de se fixer à beaucoup de bactéries et en particulier à S. mutans.
A côté de ces protéines dites majeures, on distingue les protéines mineures car présentes en plus faible quantité. Un certain nombre d’entre elles comme le lysozyme, la peroxydase, la lactoferrine, les histatines, les défensines et la cathélicidine ont un rôle antibactérien démontré.
La salive joue le rôle d’élimination par le phénomène de chasse d’eau. Les valeurs normales du flux salivaire chez l’adulte sont comprises entre 1 à 2 ml/mn pour un flux stimulé et entre 0,25 et 0,35 ml/mn pour un flux non stimulé.
Les individus souffrant de xérostomie, à cause d’une aplasie, d’une irradiation des glandes salivaires, d’une sclérodermie ou du syndrome de Sjögren sont très sujets aux caries dentaires, le volume salivaire étant diminué de 90% ou plus. Sans programme préventif, de tels sujets peuvent développer des caries rampantes en moins de 3 mois. De même certains traitements (antidépresseurs, neuroleptiques, anxyolitiques, diurétiques, anti-hypertenseurs…) peuvent modifier le débit salivaire ou certaines propriétés salivaires.